Le coordinateur sahraoui avec la mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso), M'hamed Khadad, a rappelé à la communauté internationale ses obligations en matière de protection des droits de l'homme au Sahara occidental et des richesses du peuple sahraoui. M. Khadad s'exprimait lors d'une conférence de presse tenue mardi à Bruxelles au cours de laquelle il a abordé les récents développements dans le conflit du Sahara occidental, à la veille de la publication d'un «important» rapport du secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki-moon. Abordant les négociations entre le Maroc et le Front Polisario, il a souligné que ces négociations sont bloquées à cause de la position marocaine qui veut imposer une autonomie sous souveraineté marocaine au lieu d'un référendum d'autodétermination. M. Khadad a rappelé que la proposition marocaine d'autonomie, fondée sur une «souveraineté préexistante» sur le Sahara occidental, ne saurait être admise ni par le Front Polisario ni par la communauté internationale «en l'absence d'un vote libre». Selon lui, la «solution» marocaine légitimerait l'acquisition de territoires par l'emploi illégal de la force. Pour le responsable sahraoui, les négociations doivent d'abord et avant tout assurer l'autodétermination du peuple du Sahara occidental et ce, en vertu du droit international. M. Khadad estime en effet que «l'autodétermination est un droit humain fondamental» et qu'il est « entièrement en conformité avec les résolutions successives du Conseil de sécurité». Le double jeu de la France Le responsable sahraoui a par ailleurs relevé que les six derniers mois ont vu une «détérioration très rapide et sérieuse» de ces droits au Sahara occidental. «Il y a eu une répression sérieuse exercée par les autorités marocaines contre les militants sahraouis en faveur du processus d'autodétermination», a-t-il ajouté en indiquant que «l'absence de capacité des Nations unies à surveiller les droits de l'homme est franchement une honte pour cette organisation, son Conseil de sécurité et la communauté internationale dans son ensemble». M. Khadad a déploré également le fait que la Minurso soit «la seule mission dans le monde, établie depuis 1991, qui ne soit pas dotée de la capacité de surveiller les droits de l'homme». Il a rappelé, à cet égard, que le Bureau du Haut commissaire aux droits de l'homme et des organisations de défense des droits de l'homme telles que Amnesty International et Human Rights Watch ont recommandé la mise en place d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental. Dénonçant la «pression intense» exercée par le Maroc et les représentants de la France à New York, M. Khadad a exprimé «l'espoir que le secrétaire général de l'Onu ait une position de principe et recommande au Conseil de sécurité, dans son rapport imminent sur la situation au Sahara occidental, de mettre en œuvre un mécanisme de surveillance des droits de l'homme». Le coordinateur sahraoui avec la Minurso a également lancé un appel à l'Espagne «pour qu'elle assume ses responsabilités, tout d'abord en tant qu'ex-puissance coloniale du territoire, qui a une dette réelle vis-à-vis du peuple sahraoui (...), et en tant que présidente de l'Union européenne». D'autre part, l'intervenant a évoqué une autre question qui sape le processus de négociation, à savoir l'exploitation illégale par le Maroc des richesses du Sahara occidental avec la complicité des pays de l'Union européenne.