Les jours se suivent et ne ressemblent pas au Sahara occidental. Les dépassements marocains et l'oppression des militants sahraouis des droits de l'Homme ne cessent d'augmenter. Une situation qui ne laisse pas de marbre ni la communauté internationale ni le président sahraoui. Ce dernier sollicite l'intervention des Nations unis pour la énième fois. Dans une lettre adressée jeudi dernier au secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, M. Mohamed Abdelaziz a affirmé que les autorités marocaines œuvrent «à instaurer un climat de racisme haineux et à encourager le chauvinisme aveugle» à travers «la mobilisation de milices de services de sécurité marocains en tenue de colons marocains pour perpétrer des actes de terreur mettant en danger la vie des citoyens sahraouis». Les autorités marocaines, indique le président sahraoui, cité par l'agence de presse sahraouie SPS relayée par l'agence de presse algérienne (APS), «qui continuent à faire la sourde oreille aux souffrances des détenus sahraouis dans les prisons, ne cessent d'user de la force publique dans des actes de répression, de kidnapping, de torture et d'arrestation dans les régions occupées du Sahara occidental». S'agissant de l'agression dont ont été victimes les 12 défenseurs des droits de l'Homme lors de leur retour des camps des réfugiés, le président sahraoui a indiqué que les autorités marocaines avaient préparé et prémédité cette agression qui vise à terroriser les militants des droits de l'Homme, à les harceler et à les empêcher d'agir ou de communiquer. Selon SPS, les autorités d'occupation avaient incité plus de 700 colons marocains à agresser les 12 militants sahraouis à l'aéroport d'El Ayoune, la capitale occupée du Sahara occidental. La détérioration de la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental suscite l'inquiétude de la communauté internationale. Jeudi dernier, c'était au tour des Britanniques de manifester leur préoccupation de cet état des lieux. Londres a affirmé suivre de près la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental. Selon le directeur du département Moyen-Orient au Foreign Office, M. John Kiss, qui recevait mercredi au siège du MAE le coordonnateur sahraoui avec la Minurso, M. M'hamed Khadad, la position de son pays à l'égard de la question sahraouie était «constante». Il a précisé que son pays «soutient les efforts du secrétaire général de l'ONU et de son envoyé personnel, Christopher Ross, dans la recherche d'une solution devant garantir le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». Le coordonnateur sahraoui avec la Minurso a appelé le gouvernement britannique à exercer des pressions sur le Maroc pour la libération de tous les détenus sahraouis en grève de la faim dans les prisons marocaines et à ne pas fermer les yeux sur la politique marocaine illégale au Sahara occidental. Par ailleurs, deux membres du Congrès ont, de leur côté, exhorté Mme Clinton à «affirmer le soutien» de l'administration américaine aux efforts de Ross et d'élargir les prérogatives de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) au «contrôle des droits de l'Homme» au Sahara occidental. Les deux congressmen américains ont souligné leur soutien ainsi que celui d'autres membres «au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination», rappelant la décision de la Cour internationale de justice (CIJ) de 1975 et autres recommandations onusiennes, en faveur du droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination. G. H.