Le Conseil de l'Ordre des chirurgiens dentistes d'Alger tient à apporter ses précisions suite aux déclarations faites récemment par Saïd Barkat, ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière sur l'obligation d'acquérir un autoclave sous vingtaine, sous peine de sanction. «Le problème de transmission des infections virales existe certes et constitue un véritable problème de santé publique. Cependant, en l'absence d'études standardisées et codifiées, les différentes accusations incriminant les chirurgiens-dentistes traduisent beaucoup plus la recherche d'un bouc émissaire qu'autre chose. Qu'en est-il des autres spécialités médicales, des soins infirmiers, des coiffeurs, des circoncisions, du percing, des tatoueurs… ?», s'est interrogé l'Ordre des chirurgiens dentistes dans un communiqué de presse transmis hier à notre rédaction. Dans ce même contexte, le président de l'ordre souhaite contribuer au débat soulevé sur la transmission des maladies liées à l'hygiène dans les cabinets dentaires et le risque de contamination par les virus des hépatites. Il souligne que la question mérite d'être posée et prise en charge mais conteste la forme avec laquelle ce problème a été posé. Pour lui, la prise en charge de cette situation doit passer par deux facteurs, en l'occurrence la formation du personnel médical et le soutien du matériel nécessaire à cet effet. «Instaurer la formation continue obligatoire pour tous les chirurgiens-dentistes et le personnel de soutien, tous secteurs d'activité confondus. Les essais faits par le Conseil ordinal d'Alger avec des EPSP ont été d'ailleurs très bien accueillis. Cependant, cette contribution du Conseil ordinal ne saurait être pleinement efficace sans l'intervention des pouvoirs publics qui doivent assurer la logistique», a-t-il souligné dans son communiqué. L'Ordre propose au pouvoir public de veiller à l'installation d'un nouveau matériel adéquat pour éviter les contaminations. «Nous espérons encore que les pouvoirs publics prennent les décisions qui conviennent pour régler définitivement ce problème de santé publique : réduction des taxes, disponibilité et surtout conformité du matériel, du consommable jetable, des solutions de désinfection», a-t-il encore précisé. L'Ordre donne, enfin, un certain nombre de recommandations utiles pour l'achat du matériel. «Il faut se rapprocher de la SOR ou du CPA pour les modalités de financement de l'achat de matériel en vertu d'une convention signée entre les deux parties. Comme aucun produit ou dispositif dentaire introduit en Algérie n'est contrôlé, il ne faut pas acheter dans la précipitation n'importe quel autoclave. Seul l'autoclave dit de classe B est performant. Acheter auprès de revendeurs qui assurent la garantie (remplacement immédiat en cas de panne) et le service après-vente (particulièrement pour les pompes à vide). Ne pas oublier tout ce qui va avec l'autoclave, à savoir les sachets d'emballage, la thermosoudeuse et les indicateurs de stérilisation. Penser à faire des achats groupés afin d'imposer le maximum de suivi par le revendeur. Ne pas acheter du matériel rénové (d'occasion), il est inefficace et dangereux», a encore souligné le communiqué.