Après la reprise des cours «sous pression» et la période de turbulence qui a mené à la remise de leur mandat de membres du bureau national, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) réinvestit le terrain. Pour dénoncer les récentes mesures prises par la tutelle et réitérer leurs revendications, les différents conseils de wilaya de ce syndicat qui ont tenu leurs assemblées ont décidé d'organiser des journées de protestation à partir d'aujourd'hui à Annaba, ponctuées par des rassemblements devant les directions de l'éducation. Ce sont les retenues sur salaire allant jusqu'à 14 jours qui ont surtout déclenché ces décisions, explique Messaoud Boudiba, chargé de la communication au Cnapest, qui fait savoir que 8 bureaux de wilaya ont déjà décidé de l'organisation d'une journée de protestation. Si la plupart a opté pour mercredi 14 avril comme «journée de colère», c'est Annaba qui aura l'insigne «honneur» de débuter ce cycle de protestation avec un arrêt de travail programmé pour aujourd'hui, suivi d'un sit-in devant la direction de l'éducation. Les enseignants de Sétif leur emboîteront le pas le jour d'après alors que ceux de Tizi Ouzou, Constantine, Béjaïa, Bouira et Boumerdès tiendront leur «journée» mercredi. D'autres conseils de wilaya, à l'instar de Tlemcen, Mostaganem, Alger-Centre et Est, tiendront leur réunion mardi et ont d'ores et déjà annoncé leur décision de se joindre à «la journée de colère». «C'est en quelque sorte une semaine de protestation que nos adhérents son en train de faire», ajoute M. Boudiba. Outre le fait de réitérer les revendications «nationales» (gestion des œuvres sociales, instauration de la médecine de travail et révision du régime indemnitaire) et de dénoncer et les mesures prises par la tutelle et celles par les directions de l'éducation, les enseignants ont décidé d'une série d'actions à même de faire aboutir leurs revendications. Il s'agit surtout d'un boycott administratif (rétention des notes des examens du 2e trimestre, refus de participer à des conférences pédagogiques, boycott des examens…). Si les revendications essentielles sont les mêmes pour l'ensemble des enseignants, il n'en demeure pas moins qu'à l'échelle locale, les obstacles et les problèmes rencontrés par les PES varient d'une wilaya à une autre. Ainsi, explique notre interlocuteur, «nous avons donné plein pouvoir aux conseils de wilaya pour l'organisation au niveau local de différentes actions», citant le cas des enseignants de Tizi Ouzou qui n'ont pas touché leurs rappels depuis 2002. M. Boudiba rappelle par ailleurs que les concertations avec l'Unpef et l'intersyndicale de la santé publique sont en bonne voie, et qu'une réunion avec ces partenaires se tiendra dans une semaine pour décider d'une action d'envergure. En parallèle, le Cnapest prépare sa participation au forum maghrébin des syndicats qui se tiendra les 14 et 15 mai à Alger et auquel prendront part des syndicats du Maroc et de Tunisie mais aussi d'Amérique latine et d'Europe.