La crise de confiance née de la décision du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) a contraint les membres du bureau national du syndicat à remettre leur mandat, dans la soirée de lundi. La décision a été prise par le bureau national «dans le but de réaffirmer son attachement au principe démocratique du fonctionnement de ses structures», a affirmé le Cnapest dans une déclaration rendue publique hier. «L'arrêt de la grève nationale d'une semaine reconductible et qui est intervenu dans des conditions que tout le monde connaît n'a pas plu à plusieurs PEST, ce qui a engendré au sein du bureau national un sentiment de remise en cause de la confiance placée en chacun de ses membres», a souligné le communiqué. Une telle décision constitue, selon le syndicat, la meilleure réponse au ministère de l'Education nationale qui «continue de refuser de traiter et de dialoguer sérieusement avec un partenaire social représentatif et crédible». Après cette décision, précise le communiqué, le conseil national élira, dans les meilleurs délais, un nouveau bureau national en retirant sa confiance ou en la renouvelant individuellement pour chacun des membres du bureau national et non pour sa globalité. Par ailleurs, le conseil national autorise le bureau actuel à continuer d'exercer ses prérogatives jusqu'à l'élection d'un nouveau bureau national, ajoute le Cnapest. Il y a lieu de rappeler dans ce cadre que le Cnapest, à l'instar de l'Unpef, a décidé de geler la grève déclenchée le 24 février, après les menaces de radiation proférées par la tutelle à l'encontre des enseignants grévistes. Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique a, en effet, décidé de reprendre le travail mercredi 10 mars 2010, tout en menaçant «de reprendre la protestation si le ministère de l'Education nationale ne lève pas les sanctions qui frappent les enseignants grévistes», a noté le syndicat dans un communiqué rendu public récemment. Selon Nouar Larbi, secrétaire général du syndicat, les rapports parvenus des bureaux de wilaya font état de l'appel des adhérents de renouer avec le débrayage. Il ajoute, dans ce contexte, que la décision finale sera connue dans 10 jours, lors de la tenue du prochain conseil national. Dans une déclaration récente au Temps d'Algérie, M. Larbi avait estimé que «la tutelle a failli à ses engagements» envers les enseignants et «n'a entrepris aucun dialogue serein afin de désamorcer la crise qui ronge le secteur». Ajoutant qu'au contraire, la tutelle ne cesse d'afficher sa volonté délibérée «d'outrepasser notre syndicat et de le discréditer». Selon lui, «le ministère n'hésite pas à user de tous les moyens afin de casser le syndicat, notamment en créant des syndicats bis, qui œuvrent dans ce sens». Le même interlocuteur avait même regretté le fait que le ministère se soit dégagé de toute responsabilité envers les élèves.