Le 20 avril prochain coïncidera avec le 30e anniversaire du printemps berbère 1980. Ainsi, 30 ans après les événements du 20 avril 1980, l'émotion est encore vivace chez ceux qui surtout ont vécu cette date, qui constitue un tournant décisif dans le combat pour l'identité amazighe. Afin de pérenniser et ne pas déroger à la règle de la célébration de cette journée, des activités culturelles et sportives jalonneront cette journée, une halte en quelque sorte pour faire le point sur les trente années de combat pour l'identité amazighe, l'un des triptyques des constantes nationales. Il est ainsi prévu dans les maisons de jeunes et les centres culturels, implantés à travers toute la wilaya, des activités : des expositions, des conférences-débats, des concours, des galas, des récitals poétiques, bref rien ne sera omis pour bien célébrer cette journée phare de toute la Kabylie. Néanmoins, le 20 avril demeure toujours une journée ouvrable, malgré l'insistante revendication d'en faire une journée fériée. Les partis et autres mouvements politiques ne sont pas en reste, puisqu'ils comptent marquer chacun de son empreinte cette journée. Le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), non officiel, appelle, lui, à une marche massive, le 20 avril à Béjaïa, à 10h, pour célébrer cette date historique et par la même occasion réitérer son projet à l'autonomie de la Kabylie. Le MAK prône l'autonomie comme «solution» à la situation politico-économique de la Kabylie. L'idée fait son petit bonhomme de chemin, mais ne séduit pas beaucoup de monde. Son porte-parole, Ferhat Mehenni, se trouve actuellement en France et est sous la menace d'un mandat d'amener déclenché par les autorités du pays, selon ses propos tenus à BRTV. M. Mehenni dit «ignorer» les causes de ce mandat tout en écartant tout retour, pour l'instant, au pays. Pour sa part, le mouvement historique, le MCB, appelle lui également à une marche le 20 avril prochain. Le MCB-Coordination, aile RCD, ne veut apparemment pas «retourner au musée» comme le préconisent certains, et voudrait être lui aussi de la partie. Dans une déclaration rendue publique, le MCB «se félicite des acquis arrachés de haute lutte durant ces 30 dernières années» et cite entre autres la création du HCA (haut commissariat à l'amazighité), fruit de la grève du cartable de 1995, et relève le statut de langue nationale dont a été auréolée la langue amazighe, même si beaucoup de choses restent à faire. Le RCD emboîte le pas aux deux mouvements précités et appelle lui aussi à une marche populaire le 20 avril. Toutefois, selon les observateurs de la scène locale, les mouvements de lutte pour la cause amazighe vont toujours en rangs dispersés, ce qui, à leurs yeux, ne constitue pas une solution, laquelle passerait par la fédération de tous les mouvements revendicatifs sous une même entité capable de porter haut et fort les revendications demeurées encore pendantes, entre autres l'officialisation de la langue amazighe et la généralisation de son enseignement.