Après le relogement des habitants de Diar E'chems et de Zaâtcha, c'est au tour des citoyens vivant dans les chalets de Bordj El Bahri et les vieilles maisons de Diar El Baraka de Baraki de bénéficier de nouveaux logements dans l'Algérois. L'opération de relogement commencera aujourd'hui. Selon des sources dignes de foi, des jeunes du quartier de Diar El Baraka s'apprêtaient à couper les routes de la commune de Baraki pour réclamer leur relogement dans des appartements où les conditions de vie sont «respectables». Les autorités locales ont envoyé des agents pour répertorier le nombre d'habitants et leur indiquer qu'ils sont bénéficiaires de logements dans la commune de Meftah. C'est ce que confirme Rachida, mère de 4 enfants, qui réside dans ce quartier depuis 15 ans. «Des agents travaillant dans la commune et d'autres à la wilaya d'Alger sont venus enregistrer nos noms. Ils nous ont informé d'un futur déménagement qui aura lieu cette semaine. Nous allons habiter dans des F3 dans la commune de Meftah. Je suis heureuse puisque habiter à Diar El Baraka ne traduit vraiment pas le nom du quartier. Je suis surtout heureuse pour mes enfants», a-t-elle indiqué. Réticences ou combat d'arrière-garde ? Cependant, selon des habitants de Diar El Baraka, quartier où le nombre des résidants avoisine les 4500 personnes, certains refuseront de déménager à Meftah sous prétexte qu'ils sont «les vrais habitants de Baraki». «Ils ne veulent aucunement quitter leur fief», ajoutent-ils. Cet avis n'est pas partagé par la majorité car «le plus important c'est d'être propriétaire d'un F3 neuf et muni des commodités», pensent quelques habitants, dont ammi Aissa, octogénaire. Du côté de Bordj El Bahri, les occupants des chalets des sinistrés du séisme de Boumerdès, originaires pour la majorité d'Alger-Centre, de Belouizdad et de Sidi M'hamed, vont déménager aujourd'hui et bénéficieront d'appartements neufs dans la localité de Baraki, apprend-on des concernés. «L'opération de déménagement a plus que tardé. Parfois, nous nous posions des questions sur notre sort. Cela fait presque 7 ans que nous occupons ces chalets. Dieu merci, nous allons déménager», affirme Salah, la cinquantaine, père de trois enfants. «Les opérations de relogement à Meftah et Baraki ne sont pour les citoyens qu'une réponse des pouvoirs publics pour calmer les esprits et éviter de nouvelles émeutes», analysent des jeunes de Baraki et des habitants des chalets de Bordj El Bahri. D'autres, plus conciliants, soutiennent que «quand on veut, on peut», expliquant que les pouvoirs publics sont capables d'éradiquer l'habitat précaire et de faire bénéficier tous les citoyens de logements décents. Selon eux, l'éradication des bidonvilles et des anciennes habitations est une initiative louable qu'il faut encourager. «Mais il serait préférable que l'Etat construise de nouvelles villes pour que tout le monde puisse être logé de façon décente».