Le bras de fer entre le ministère de l'Education nationale et les syndicats du secteur se répercute négativement sur le niveau scolaire des élèves qui se trouvent, malgré les dénégations des deux parties, les seules victimes d'un système scolaire dont les problèmes administratifs refont surface à chaque rentrée scolaire. Le baccalauréat 2010 risque d'être très médiocre vu les interruptions de cours et l'inachèvement des programmes. Si le ministère de l'Education nationale affirme que le rattrapage des cours aura lieu malgré les grèves répétitives des enseignants, les syndicats, eux, disent qu'«il est impossible d'achever les programmes par des cours de rattrapage dans un laps de temps aussi court». Cependant, la question cruciale demeure le niveau avec lequel les élèves devront passer les épreuves du baccalauréat et avec quels bagages ils iront rejoindre les bancs des amphithéâtres universitaire ou les instituts de l'enseignement supérieur ? Les responsables des différents syndicats de l'Education avouent que «les grèves ont été un fardeau pour les élèves», sans oublier d'énumérer «la responsabilité première du ministère de l'Education qui a voulu instaurer un dialogue de sourds et maintenir le black-out sur d'éventuelles discussions avant que la situation n'empire». Ainsi, selon M. Meriane, coordonnateur national du Snapest, «il est vrai que l'année scolaire a été fortement perturbée à cause des grèves. C'est pour cette raison qu'une deuxième session du baccalauréat est recommandée». De son côté, le coordonnateur national du Cnapest a été plus explicite en indiquant que «cette année, le nombre des cours a été réduit et paradoxalement, les chances de réussite au baccalauréat seront supérieures aux années précédentes». Pour lui, cela s'explique par le fait que «le taux des cours enseignés ne dépasse pas les 30%». Sur sa lancée, il a estimé que «ce sont les élèves de 1ère et 2e année du cycle secondaire qui seront les plus affectés par la succession de grèves ayant eu lieu jusqu'à présent». «Ils auront beaucoup de difficultés à assimiler les cours de terminale», a-t-il précisé. Notre interlocuteur ne remet pas en cause les actions de protestation de la corporation à laquelle il appartient, vu que la responsabilité est partagée, notamment leur duel face au département de Benbouzid. Autre paradoxe, M. Nouar a évoqué «la forte possibilité d'un fort taux de réussite au baccalauréat 2010». Pour lui, «le ministère de l'Education s'en félicitera pour dire qu'ils (les cadres du ministère) ont fait des efforts». Toutefois, il a tenu à souligner que «le taux de redoublement en 1ère année universitaire de ces futurs bacheliers sera très élevé». D'autre part, le porte-parole du Conseil des Lycées d'Alger, Idir Achour, pense que «le baccalauréat 2010 ne sera tout simplement pas crédible à cause des cours inachevés et enseignés sans aucune pédagogie».