Les écoles dans le secteur de Sidi M'hamed ont répondu positivement à l'appel de poursuite de la grève décidée antérieurement. Les rues de la commune étaient hier occupées par les bambins. Les élèves ont continué à fêter la victoire de l'équipe nationale, eux qui se sont rendu compte que leurs enseignants ont décidé de poursuivre la grève, décision formulée par les différents syndicats. Les écoliers du cycle moyen particulièrement ont squatté les places publiques pour chanter et danser au rythme de la derbouka, d'autres ont entamé des parties de football, comme sur le terrain de la patinoire, non loin du siège de l'Ugta. Certains d'entre eux ont inondé les espaces de jeux vidéo et d'autres les cybercafés. Quant aux filles, elles ont soit fait du lèche-vitrine ou sont tout simplement rentrées à la maison. L'école paralysée, c'est tout un système éducatif qui est ébranlé, puisque des élèves prédisent pour longtemps la poursuite de la grève de leurs enseignants et s'attendent sans s'étonner à une année blanche. Cette prévision rend Walid, par inconscience, heureux. En revanche, ses camarades s'inquiètent de la perturbation de l'année scolaire en cours. Le duel entre le ministère de tutelle et les syndicats de l'éducation prend des allures que les parents d'élèves ne peuvent plus supporter car seuls leurs enfants seront les victimes, comme en témoigne Nassima, mère de Ayoub, élève en 2e année du cycle moyen. «Il faut qu'ils trouvent une solution à leur problème. Je peux comprendre l'attitude des enseignants qui demandent l'amélioration de leurs conditions de vie et la revalorisation de leurs bas salaires. Mais en même temps, ils doivent penser à nos enfants qui sont au même titre leurs enfants. Ne passent-ils pas la majorité du temps avec eux dans les écoles ?», affirme-t-elle en colère. Un père de famille s'indigne contre le cours des événements : «Nous avons passé un agréable week-end (qualification de l'Algérie à la Coupe du monde) et maintenant ils (le ministère de l'Education et les syndicats) veulent gâcher ces moments de joie.» Le bras de fer entre le département de Benbouzid et les responsables des syndicats risque de durer. Une solution s'impose.