Le bras de fer engagé tout au long de l'année scolaire entre le Cnapest et la tutelle qui a fini par laisser ses traces sur la préparation des candidats au baccalauréat persiste encore à Sétif. Même si les syndicalistes avaient décidé la reprise des cours, ils entendent mener la «guerre» à la direction de wilaya à leur manière par le gel des conseils de classes des lycées, une option de durcissement de ton face au «mutisme» de la tutelle. A la veille des compositions de fin d'année, les notes du trimestre précédent n'ont pas encore été délivrées aux élèves. Si à l'approche de l'examen du baccalauréat l'activité des établissements scolaires ralentit, elle tend par contre à s'intensifier au niveau des cours de soutien. Autant dire aussi que depuis que le cycle des mouvements de grève qui ont paralysé à maintes reprises les lycées au cours de l'année, l'intérêt pour les cours de soutien a pris de l'ampleur tant du côté des élèves que celui de leurs parents qui trouvent ainsi un palliatif au déroulement du cursus scolaire perturbé à longueur d'année. Dans certains cas, le garage aménagé en salle de classe accueille jusqu'à 75 élèves alors que les harate du centre-ville étouffent sous le poids de la demande. Il faut dire aussi que le compte à rebours est enclenché du côté des candidats au baccalauréat car l'échéance fatidique n'est qu'à un peu plus d'un mois. Du côté des lycées, les lieux sont actuellement presque désertés, mis à part quelques petits groupes qui entament la révision avec leurs enseignants. Ces derniers dans leur majorité affirment que les programmes ont été bouclés malgré les perturbations de l'année scolaire grâce aux séances de rattrapage, mais du côté des élèves, cela s'apparente au bricolage qui tend à voiler l'année blanche. Mais ce qui est à retenir en cette période cruciale, c'est la déception des élèves avant même la date du baccalauréat. On révise en groupe dans les maisons de jeunes, on s'inscrit aux cours de soutien du privé dans certaines matières difficiles malgré les tarifs affichés. 1000 DA le mois pour une matière. L'heure est aussi aux spéculations, car les élèves cèdent à la rumeur. On raconte à titre d'exemple que le ministre a ordonné d'amputer les sujets d'une bonne partie du programme ou encore donné des directives aux correcteurs afin d'alimenter le taux de réussite. Pour les élèves tout comme pour leurs parents, il s'agit d'une année particulière qui s'apparente à un ratage qui ne dit pas son nom. En d'autres termes, une année blanche qu'on feint de déclarer ouvertement.