C'est aujourd'hui que le tribunal de Hussein Dey devra se prononcer sur la requête introduite en référé par le directeur général de la Société des courses hippiques et des paris mutuels (SCHPM). Honni par l'ensemble du personnel qui lui a interdit l'accès lors d'un sit-in tenu à l'entrée de l'hippodrome, ce dernier a eu recours à la justice afin de trancher sur son cas. A ce sujet, Boucenna Abdelkrim, secrétaire général du syndicat relevant de l'UNPA, soutenu par les propriétaires, les jockeys et bien d'autres sympathisants ainsi que par les sections syndicales, a brandi la menace de recourir à la grève générale «si la justice réintègre M. Hadji qui est à l'origine de la dégradation de la situation au sein de la société». Lors de notre visite sur les lieux de la protestation, où un service minimum est assuré afin de ne pas aggraver le lourd préjudice découlant de la gestion du directeur (bilan financier et moral adressé à la tutelle, au SG de l'UNPA, M. Aloui, ainsi qu'à l'inspection du travail), le syndicaliste de même que les employés ont exprimé leur mécontentement vis-à-vis du «comportement outrageant et abusif du DG», allant jusqu'à le qualifier de «comportement de colon». Dans le sillage, le SG du syndicat nous fait savoir que «depuis l'installation de M. Hadji en avril 2009 (ancien directeur du parc zoologique de Ben Aknoun d'où il a été limogé suite aux revendications des travailleurs), la société connaît une situation déficitaire à tous les points de vue», ajoutant, entre autres, que «le directeur qui agit en véritable nabab s'est octroyé le droit de procéder à la fermeture d'agences qui pourtant produisent des bénéfices mensuels oscillant entre 3 et 4 milliards de centimes». La colère était omniprésente dans l'enceinte de l'hippodrome. Agents de sécurité, propriétaires de chevaux et autres employés sont outrés par la situation qui y prévaut. Ils n'hésitent pas de dénoncer «l'esprit revanchard du directeur qui, suite à l'interdiction qui lui a été signifiée, a refusé de parapher les rétributions, condamnant, par la même, plusieurs familles de leur pitance». Par ailleurs, le SG, assisté par des membres dirigeants, n'a pas manqué de faire savoir que «des missives de dénonciation ont été adressées au président de la République, à la tutelle, de même qu'aux organismes syndicaux, pour leur demander d'intervenir afin de mettre un terme aux vicissitudes auxquelles ils sont condamnés par le directeur». Et d'ajouter : «Celui-ci est venu avec un esprit de liquidation de la société, contrairement aux orientations dont il a été destinataire.» Ces derniers, dans un communiqué adressé aux journaux et aux organismes, parlent «d'hémorragie découlant de la gestion du directeur qui au demeurant saigne à blanc la société», avec pour corollaire la mise sur le carreau de milliers de chefs de famille (emplois directs et indirects). Devant cette situation déplorable, et ce, tout en faisant fi des témoignages accablants de la part de femmes exerçant au sein de la direction et qui «accusent le directeur de s'adonner à des pressions et à des intimidations à dessein afin de satisfaire un besoin sexuel», le silence de la tutelle est plus qu'intriguant. En effet, affirment les membres du syndicat, «toutes les correspondances de dénonciation, accompagnées de documents explicites, prouvant les abus et autres malversations (surfacturation de travaux de rénovation et autres) auxquels s'est adonné le premier responsable, sont restées sans réponse». Excédé, le SG du syndicat, soutenu par tout le collectif, a exprimé sa résolution à aller vers «un débrayage général si la justice décide de la réintégration du directeur et également si la tutelle perdure dans son laxisme révoltant». Pour l'heure, l'affaire est au tribunal à même de trancher équitablement. Affaire à suivre.