Le débat enclenché sur l'affaire de l'interdiction de la burqa en Europe cache en réalité une crise économique et une vie sociale des plus inquiétantes. Le but étant de détourner l'attention de l'opinion sur l'essentiel, soit la crise économique et financière en Europe. Selon un sondage de BVA, 64% des Français considèrent qu'il s'agit d'une opération électorale. 54% des personnes interrogées jugent l'initiative du ministre de l'Immigration, Eric Besson «importante» et 46% pensent le contraire. Sur la politique économique en France, le baromètre de BVA, rendu public les 16 et 17 avril dernier, révèle que 26% des sondés trouvent que la politique économique du gouvernement est bonne, contre 66% qui pensent qu'elle est mauvaise. «Les Français sont majoritairement méfiants envers certains des acteurs du débat, en particulier le gouvernement (70% ne lui font pas confiance), les organisations patronales comme le Medef (73%) et les médias (73%). Cependant, «86% des Français trouvent qu'on ne parle pas assez des problèmes de fond et 85% qu'il faut donner plus de temps au débat car le problème est complexe». La suppression de l'allocation familiale est l'autre réforme qui alimente les débats. L'économie française devrait perdre quelque 800 000 emplois en 2009 et 2010, du jamais vu depuis 25 ans, avec un taux de chômage qui atteindrait 10,7% à la fin de l'année prochaine, selon des prévisions présentées par l'Observatoire français des conjonctures économiques. La dette de la France a culminé à 77,6% du PIB en 2009, elle a atteint 1489 milliards d'euros, alors que le déficit public s'est élevé à 7,5% du PIB. Le cas de la Grèce Le Premier ministre grec a annoncé de nouveaux «sacrifices», exigés par une aide de l'UE et du FMI. Le montant du plan devrait atteindre 100 à 120 milliards d'euros au total sur les trois années à venir. Mais le prix à payer est lourd. La Grèce, qui connaît depuis les années 90 une dette proche de 100% du PIB, n'a pas fait d'efforts pour la faire baisser et a menti sur l'état de ses finances. On s'aperçoit aujourd'hui que son déficit public est de 15% par an, avec une croissance négative, et que la dette va exploser de façon exponentielle de 15 points par an environ. L'Espagne et le Portugal touchés L'Espagne est entrée en récession en 2008 et ses finances publiques se sont dégradées à une vitesse vertigineuse, avec des déficits publics qui ont explosé, passant d'un excédent de 2,23% du PIB en 2007 à un déficit de 11,4% en 2009, et une dette publique passée de 36,2% en 2007 à 55,2% en 2009. Selon les prévisions du gouvernement, cette dernière va encore grimper à 65,9% en 2010 et 71,9% en 2011. La dette espagnole était en 2009 de 54% et les prévisions de la Commission européenne pour 2010 sont de 66% et de 74% en 2011. Par ailleurs, le taux de chômage a atteint un niveau record de 20,05% en Espagne au cours du premier trimestre 2010, en nette hausse par rapport au niveau de 18,8% des trois derniers mois de 2009, selon des données publiées par l'Institut national de statistiques (INE). Pour le Portugal, le taux de chômage a été évalué à 10,10% en décembre 2009. Sa dette publique sera de 86% du PIB. La situation au Portugal n'est pas aussi catastrophique qu'en Grèce, mais les risques planent. Italie, un taux de chômage de près de 9% Le gouvernement italien tablait sur un recul du produit intérieur brut de 2% et un déficit public s'élevant à 3,7% du PIB en 2009, tandis que la dette publique devrait grimper à 112% du PIB en 2010. Le pays ne devrait retrouver sa croissance qu'en 2010, selon les nouvelles prévisions officielles. Le taux de chômage a progressé à 8,8% de la population active en Italie au mois de mars, contre 8,6% en février, atteignant ainsi son plus haut niveau depuis le deuxième trimestre 2002.