Le procureur de la République, dans un réquisitoire des plus sévères, requerra la peine de mort à l'encontre des deux auteurs et ce, après avoir avancé des arguments tendant à prouver l'homicide volontaire et prémédité au juge Kharabi Brahim, président de l'audience. «La victime (un jeune de 18 ans, également repris de justice et condamné à un an de prison pour une bagarre succédant un combat, une année auparavant) a été touchée à la jambe gauche où se situe l'artère fémorale», devait indiquer le procureur faisant référence au certificat médico-légal, ajoutant en outre que «la victime avait reçu 16 coups de couteau assénés par les deux inculpés», précisant à juste titre «qu'un seul coup porté au cœur à l'aide d'un objet contondant a été le coup fatal qui a généré une hémorragie interne». Avec l'intention de prouver l'animosité des deux inculpés, le procureur demanda : «pourquoi l'un des deux inculpés a-t-il rebroussé chemin pour asséner des coups à la victime qui gisait dans une mare de sang ?» Il finira par exiger une condamnation à mort à l'encontre des deux inculpés. Les faits en question se sont déroulés durant la nuit du 22 juillet 2009 (à environ 23h03, selon l'arrêt de renvoi), aux alentours de la mosquée Essounna de Bab El Oued. Il est à rappeler que durant cette nuit, les services de police auraient découvert quelque 3 victimes sur la plage d'Ermila et à Bologhine). Quelques heures précédant l'assassinat, la victime (il venait de sortir de prison où il a séjourné près d'une année) aurait eu une altercation avec un des frères des deux inculpés à propos d'un combat de moutons. Suite à cette dispute, les deux individus ont échafaudé un complot visant à «mettre en pratique une expédition punitive contre la victime». C'est ainsi que les deux malfrats, enfourchant une moto, se sont rendus sur les lieux où se trouvait la victime qui, à la vue de ces derniers, tenta de fuir. Il est rattrapé par les deux inculpés qui non seulement lui portèrent plusieurs coups de couteau à la jambe et au cœur mais tuèrent également le mouton vainqueur que la victime exhibait comme un champion. C'est en fait une affaire de vendetta entre locataires du même quartier au sujet d'un combat de moutons à laquelle Me Hanafi, plaidant la cause de la victime, tenta de lui donner une dimension criminelle et dont les propos ont sensibilisé un tant soit peu les magistrats et l'assistance. Pour l'heure, l'affaire est en délibéré mais au vu des faits, il est plus que probable que la cour prononce une lourde condamnation à l'encontre des deux inculpés. Une affaire qui, également, devrait susciter des réactions au sein de la population et au sein des mosquées mais plus particulièrement parmi les partisans de la pratique des combats de béliers, interdits, faut-il le rappeler, par les lois humaines mais également par les lois divines.