Des milliers de personnes sont descendues hier dans les rues d'Athènes pour protester contre les nouvelles mesures d'austérité annoncées par le gouvernement, lors d'une manifestation émaillée par des incidents. Quelque 4000 enseignants et étudiants ont défilé vers le Parlement pour dénoncer les coupes prévues, brandissant des drapeaux noirs et des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : «Envoyez la facture aux responsables.» Des échauffourées ont éclaté alors qu'ils approchaient du Parlement, des manifestants lançant des pierres en direction de policiers anti-émeute. Ces derniers ont riposté en faisant usage de gaz au poivre. Un peu plus tôt, une centaine de militants du parti communiste grec avaient déployé deux banderoles sur l'Acropole pour s'opposer aux nouvelles mesures d'austérité. «Peuples d'Europe, soulevez-vous», pouvait-on lire en grec et en anglais sur la banderole. La police n'est pas intervenue alors que les manifestants arborant des drapeaux rouges se tenaient de part et d'autre de l'ancien Parthénon. Par ailleurs, les fonctionnaires, dont les enseignants et les personnels hospitaliers, ont entamé hier une grève de 48 heures, avec des défilés prévus dans la journée. Plusieurs vols intérieurs ont dû être annulés. Les salariés du privé devraient se joindre à eux aujourd'hui pour une grève nationale. Entre 200 et 300 retraités ont organisé leur propre manifestation hier dans le centre d'Athènes pour contester les réductions de pensions et la hausse des taxes. La Grèce s'est vu accorder un prêt de 110 milliards d'euros sur trois ans dans le cadre du plan de soutien cofinancé par le Fonds monétaire international (FMI) et la zone euro. En échange, le gouvernement grec a appelé ses concitoyens à de «grands sacrifices», annonçant dimanche de nouvelles mesures d'austérité drastiques.