, plus particulièrement au Niger et au Tchad. L'ONU, qui s'est inquiétée de la montée de l'insécurité alimentaire dans cette sous-région d'Afrique, a appelé les pays donateurs à livrer d'urgence vivres et médicaments pour éviter le pire. Plus d'un million et demi de personnes, en majorité des enfants, souffrent de malnutrition, beaucoup risquent la mort si rien n'est tenté d'ici-là. A partir de Ouagadougou, le professeur Alhousséïni Brétaudeau, président du Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (Cilss), a lancé un appel pressant à tous les donateurs pour les inviter à soutenir les différents cadres nationaux de lutte contre l'insécurité alimentaire. Pour cet agronome, la situation prévalant notamment au nord-est du Burkina, au nord du Mali, au Niger et au Tchad est assez préoccupante et exige une réponse de la part de la communauté internationale. C'est dans cet esprit que l'ONG Médecins du monde (MdM) vient de lancer deux programmes de lutte contre la malnutrition, l'un au Niger, avec un programme de prévention et de prise en charge auprès des enfants de moins de 5 ans, l'autre au Tchad, pour renforcer l'accès aux soins de santé de base. La mauvaise saison des pluies a eu pour conséquence des récoltes insuffisantes, entraînant une hausse des prix des céréales et des denrées alimentaires. Les faibles réserves alimentaires s'épuisent déjà, alors que les prochaines récoltes ne sont pas attendues avant septembre. Au nord-est du Niger, MdM, qui intervient depuis 4 ans dans la région de Tahoua en appui au système de santé du district de Keita, a relevé que le nombre de cas de malnutrition aigüe sévère a triplé en un an, passant de 1395 cas au premier trimestre 2009 à 4618 cas au premier trimestre 2010. Au nord-ouest du Tchad, le gouvernement et les Nations unies estiment aujourd'hui que 2 millions de personnes sont menacées de famine, soit 18% de la population.