La falsification de documents officiels a pris de l'ampleur causant de sérieux désagréments autant pour les institutions de l'état que pour l'individu. Le premier est révélateur du terrain de prédilection des «pros» spécialisés dans la pratique de la falsification des documents. En ce sens, «il est désormais admis que la contrefaçon des documents, notamment administratifs, sévit beaucoup plus dans les grandes mégapoles du pays, telles Alger et Oran où il y a une forte concentration de la population et ce, contrairement aux villes de l'intérieur du pays où l'impact de ce phénomène est très réduit, pour ne pas dire insignifiant», affirme la cellule de communication de la Gendarmerie nationale. Le second fait renseigne sur l'existence de faussaires «excellant» dans la confection de documents officiels contrefaits, notamment les sceaux administratifs, les passeports, dont les originaux sont d'abord subtilisés à l'état vierge au niveau des daïras, soit au sein même des institutions de l'Etat, avant de «tomber» entres les mains des adeptes de la contrefaçon qui en font un moyen de trafic juteux. Les passeports contrefaits sont revendus à des individus dont la quasi-majorité est interdite de sortie du territoire national auxquels il est exigé un paiement rubis sur l'ongle. A rappeler qu'au début de l'année en cours, les gendarmes de la wilaya de M'sila ont fait part du démantèlement d'un important réseau de falsification des sceaux administratifs dans lequel sont impliquées des dizaines de personnes, parmi eux dix-sept en fuite. Le travail d'investigation entrepris par les brigadiers de M'sila a établi que ce réseau, mis hors d'état de nuire, avait tissé des ramifications dans plusieurs autres wilayas, notamment à Tiaret, Djelfa, Skikda et Constantine. Des passeports vierges volés dans des daïras Pis, ce qui ressort comme fait spectaculaire se rapportant à cette affaire de falsification à grande échelle communiquée par la gendarmerie en janvier dernier c'est que les membres du réseau ont tout de même pu subtiliser un lot de passeports vierges au niveau de la daïra de M'sila pour en faire des documents contrefaits. Cela dit, même si le fléau de la falsification de documents est l'une des pratiques illicites en tête d'affiche à M'sila, les statistiques de la Gendarmerie nationale montrent que cette wilaya de l'intérieur du pays n'est pas aussi gangrenée que les grandes métropoles du pays, à l'instar d'Oran et d'Alger. En fait, les statistiques du 1er trimestre 2010 placent la capitale de l'Ouest à la tête du peloton des wilayas les plus touchées par la pratique de falsification de documents. Une quinzaine d'affaires de ce genre ont été traitées par les gendarmes d'Oran au courant de cette période, nous a confirmé hier la cellule de communication de cette corporation. «Si les adeptes de la contrefaçon de documents opèrent beaucoup plus dans les grandes villes du pays, cela s'explique par le fait que les membres des réseaux versés dans cette pratique criminelle trouvent facilement preneur», commente le commandant Kerroud de la cellule de communication de la gendarmerie.
5000 DA pour le moindre document falsifié La même source explique, par ailleurs, que les faussaires sont beaucoup plus portés sur la falsification de documents officiels. C'est là une filière qui rapporte gros dans la mesure où le moindre document falsifié réclamé à un demandeur se chiffre entre 2500 et 5000 DA. En général, la falsification des documents officiels est le travail de tout un réseau spécialisé en la matière où chacun des éléments qui le compose est chargé d'une mission bien définie. Preuve en est, dans le sillage de la lutte contre la falsification des documents officiels (poinçons, timbres et sceaux administratifs), la Gendarmerie nationale est parvenue au courant du 1er trimestre 2010 à démanteler un réseau composé de 33 personnes. Au total, quelque 186 individus impliqués dans pas moins de 124 affaires de falsification de documents ont été appréhendés par les mêmes services de sécurité durant les trois premiers mois de l'année en cours. 82 personnes ont été écrouées sur décision de justice, précise la gendarmerie qui note une légère baisse de ce fléau comparativement au 1er trimestre 2009 où sont recensées quelque 166 affaires, dont le traitement s'est traduit par l'arrestation de plus de 200 individus. Près d'une vingtaine de ressortissants étrangers en situation irrégulière en Algérie ont été arrêtés de janvier à mars 2010 pour les motifs de détention de faux passeports ou fausses cartes de séjour.