Des experts spécialisés dans la lutte contre la cybercriminalité ont révélé hier qu'il est enregistré, chaque mois, près de 3000 cyberattaques contre les sites internet algériens. Ces attaques quasi quotidiennes n'épargnent ni les institutions publiques, ni les entreprises privées, ni les comptes privés. Ce sont surtout les banques qui subissent ce genre d'attaques pour les raisons que l'on peut deviner mais aussi pour leur vulnérabilité vu que la plupart présentent des failles dans leur système de sécurité informatique. Intervenant dans le cadre du colloque international sur la cybercriminalité qui se tient depuis hier à Alger, Ahmed Lakhdari, directeur des affaires pénales au ministère de la Justice, a indiqué que depuis 2005, année de l'entrée en vigueur d'un texte de loi relatif à la lutte contre le cybercrime, l'Algérie a traité 35 affaires impliquant 88 personnes qui se sont attaquées aux données informatiques. M. Lakhdari a par ailleurs précisé que cette forme de criminalité est en hausse constante eu égard au développement de l'internet. Cependant, une seule affaire a été enregistrée en 2005 qui a concerné la destruction des données informatiques par des pirates qui ont réussi à violer l'intégrité d'un système informatique et qui ont diffusé sur la toile des photographies de nature pornographique. Selon le même intervenant, la majorité des pirates informatiques se compose de spécialistes en informatique et d'étudiants dont l'âge varie entre 25 et 30 ans. Ces pirates ont déjà acquis au préalable une connaissance parfaite de leurs victimes ; souvent, la relation qui les lie est d'ordre professionnel ; ils agissent soit par vengeance, soit pour soutirer de l'argent à leurs victimes. Les cybercriminels s'attaquent aussi aux entreprises, et à ce propos, plus d'une vingtaine d'entreprises relevant du secteur public et près d'une dizaine du secteur privé en ont fait les frais. Le nombre de victimes s'élève à 35, précise la même source.