Le football algérien va bénéficier, grâce aux mesures arrêtées par le président Bouteflika, d'une aide considérable de la part de l'Etat. Normal diriez-vous, puisque l'on a affaire à un sport, phénomène de société, qui suscite un tel engouement qu'il mérite un traitement particulier de la part des autorités du pays. Quand une équipe nationale vous fait descendre dans les rues des millions de jeunes et font revivre à l'Algérie la même liesse que le jour de son indépendance, le sport qu'elle représente doit bénéficier d'une attention soutenue et de moyens à même de pouvoir se développer. Ce n'est pas pour rien que 90% des discussions des Algériens en ce moment, qu'ils soient du Nord, du Sud, de l'Est ou de l'Ouest, ont comme sujet principal la prochaine Coupe du monde de football et les chances des Verts dans cette compétition. Même des décisions politiques de première importance ne sont pas autant débattues par l'homme de la rue. Peu d'espoir pour Londres Il y a que le football n'est pas tout le sport algérien, et les autres disciplines ont des raisons de se plaindre de ce qu'elles assimilent à un régime de faveur, voire à un privilège auquel elles ne peuvent accéder, même pas en rêve. Il y a quelques jours, le président du Comité olympique algérien, Rachid Hanifi, a déclaré qu'il n'y avait pas de résultats, en matière de médailles, à attendre lors des Jeux olympiques de Londres en 2012. Il a dit cela alors que nous sommes à deux ans de l'échéance olympique, mais en se basant sur le constat que les fédérations sportives nationales ne bénéficiaient pas des moyens à même de leur permettre de mener une politique cohérente sur le plan de la préparation des athlètes et surtout sur celui de la formation. Aujourd'hui, un club comme l'Entente de Sétif, qui ne gère que la seule discipline du football et moins de 500 joueurs, dispose d'un budget équivalent à celui d'une trentaine de fédérations sportives qui, elles, doivent bien faire valoir un nombre de licenciés qui se chiffre à plusieurs dizaines de milliers d'athlètes. Ces fédérations, qui participent à l'effort national entrepris en faveur de la jeunesse, disent qu'elles mériteraient elles aussi un peu d'attention du pouvoir politique. Quand des clubs omnisports, jadis connus pour avoir été des pépinières de jeunes, mettent la clé sous le paillasson faute d'argent, c'est que le problème est réel et même immense. Bouteflika veut que ça bouge Le 31 décembre 2009, le président de la République avait eu à intervenir sur le sujet du sport en Conseil des ministres. Il avait «rappelé l'importance des moyens mobilisés par l'Etat pour le développement de la pratique sportive, indiquant que cet engagement qui sera maintenu devra, à l'avenir, être davantage orienté vers la promotion des ressources humaines sportives, seules à même d'assurer une renaissance véritable et durable du sport national, y compris au niveau des compétitions internationales». Le chef de l'Etat avait alors déterminé trois axes à suivre. Le premier touche à l'aspect juridique et réglementaire en vue de rationaliser l'organisation de ce secteur et d'y réhabiliter totalement les règles de morale et d'éthique qui doivent le régir. Le second concerne les dépenses publiques en faveur du sport et la manière de la rationaliser. Enfin le troisième axe se rapporte à la redynamisation en milieu scolaire et universitaire. «La renaissance qui marque tous les domaines de la vie nationale doit s'étendre au monde du sport. Le sport a récemment démontré ses vertus mobilisatrices de la nation qu'il nous appartient d'entretenir et de canaliser en tant que dynamique pérenne au service de l'ensemble du pays, et particulièrement au service de la jeunesse qui y puise un surcroît de fierté», avait dit le président de la République. Cette «dynamique pérenne au service de la jeunesse» vient certainement du football mais aussi de toutes les autres disciplines qui ont du mal à activer, mais dont on se demande également si le choix des hommes appelés, depuis plus d'un an maintenant, à diriger leurs instances a été opportun et bénéfique pour le sport algérien.