L'affaire traitée hier au tribunal d'Alger concerne un bijoutier sexagénaire et ex-joueur d'une équipe de foot, accusé de possession de 500 grammes de bijoux portant de faux poinçons achetés auprès d'un artisan. Lors d'une tournée d'inspection qui remonte à l'année 2005, les contrôleurs lui avaient dressé un PV pour motif de fraude. Après l'enquête établie par des spécialistes du domaine, le jugement prononcé à son encontre a été la restitution des bijoux. Par la suite, le parquet a requis une peine de 18 mois de prison ferme et une amende de 20 000DA. De l'avis des bijoutiers : «Nous avons tous des choses à nous reprocher. L'Etat ne peut pas satisfaire nos demandes, donc nous nous rabattons sur la casse, avec tout le risque que cela implique en cas de vol, ou sur des bijoux en provenance essentiellement d'Italie et par les frontières. De ce fait, nous sommes obligés de faire fi du poinçonnage officiel et de vendre nos produits avec le poinçon 750. Mais le mot est lâché : 750. Ce fameux 750 est le poinçon qu'on rencontre très souvent sur nos bijoux, alors que c'est le poinçon officiel de… l'Italie. Des quantités énormes, nous dira-t-on, proviennent de «la botte» pour pallier l'offre insignifiante de l'Etat. Pour les profanes en la matière, le poinçon algérien est représenté par une grappe de raisin, et d'un second dit contremarque qui comprend le verset coranique «El Koursi». Chaque bijoutier est obligé de faire poinçonner ses produits. Et c'est là qu'entre en jeu un autre acteur et non des moindres : le faux poinçon. Car s'il est avéré que les bijoux provenant d'Italie et qui sont de 18 carats ou plus, sont interdits à la vente officielle, les bijoux avec de faux poinçons algériens commencent à inonder le marché. L'avocat de l'accusé ne cessait de préciser que son client est un simple revendeur de bijoux. Ce n'est pas un artisan, ce qui prouve qu'il n'est pas censé savoir que les bijoux ont été poinçonnés. Les poinçons servent à marquer les bijoux et autres objets en or afin d'identifier leur origine de fabrique et la qualité de l'or utilisé et prouver qu'il s'agit du travail de l'artisan. L'avocat dénonce le fait qu'au lieu de faire appel, les contrôleurs ont engagé une nouvelle procédure contre la même personne deux fois et pour le même motif.