Le crédit immobilier à taux bonifiés, entré en application jeudi, risque de voir son octroi ralenti en raison de l'absence d'une entente arrêtée entre le Trésor public et les différents banquiers sur la formule adoptée pour la compensation du manque à gagner découlant de l'octroi de cette bonification, selon différentes sources bancaires. En effet, les banques publiques ont commencé l'application de ce crédit bonifié, situé entre 1 et 3% dans le cadre de l'acquisition des particuliers de logements promotionnels aidés (LPA) depuis jeudi dernier alors que les banques étrangères qui sont intéressées par son application l'ont débuté dimanche dernier. Toutefois, ces banques peuvent pour l'instant réceptionner les dossiers de demandes de crédits mais ne savent pas comment ni dans quels délais d'octroi, car cela varie d'une banque à une autre, et de plus, selon ces sources, à ce jour, le Trésor n'a pas encore arrêté avec les banques la formule pour la compensation du manque à gagner en appliquant cette bonification. Hier, un tour aux niveaux des agences bancaires à Alger a permis de constater que ces dernières accueillent les gens juste pour expliquer les conditions d'octroi apportées par le décret exécutif. Toutefois, selon ces sources, «le crédit entre en application mais pour le moment, on trie les demandes recevables pour connaître les montants que nous devrons mettre à la disposition de ce crédit, et ce, en fonction des capacités financières de chaque banque. D'ailleurs, certains ont confié que «l'enveloppe n'a pas été arrêtée dans la mesure où nous ne connaissons pas encore la demande qui va en découler». Selon des banquiers, c'est ce qui explique que le Trésor ne s'est pas encore réuni avec les banques pour fixer les modalités et le système de compensation. A cette fin, dans le cadre de la loi de finances 2010, un Fonds de bonification des taux d'intérêts a été créé pour l'acquisition ou la construction de logements, ainsi qu'aux promoteurs immobiliers, dans le cadre de programmes soutenus par l'Etat. Les banques publiques toutes soumises à l'application de la bonification Toutes les banques publiques ont été saisies pour son application. Par contre, les filiales des banques étrangères n'ont pas toutes adhéré à l'application de ce taux, à l'exemple de Société Générale qui ne l'applique pas, selon des employés de cette banque française. Pour PNB Paribas, autre banque française, le lancement de l'opération a eu lieu dimanche dernier, et pour l'instant, on explique les conditions de recevabilité et on réceptionne les demandes. Aucun chiffre n'a pu être avancé puisque l'opération vient juste de commencer. Là aussi, on ne parle pas de l'enveloppe allouée pour ce crédit. La Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (Cnep) a été la première banque à appliquer cette opération, a-t-on appris auprès de ces banquiers, sans plus de détails. Il est à signaler qu'il ne s'agit pas de la première bonification mise en place, selon des banquiers. Pour rappel, selon Abderrahmane Benkhelfa, délégué général de l'Association des établissements bancaires et financiers (Abef), une quinzaine d'établissements bancaires en activité sur la place d'Alger sont intéressés par ce taux bonifié. Il est à signaler que la loi de finances complémentaire 2009 a introduit la bonification par le Trésor des taux d'intérêt des prêts accordés par les banques pour l'acquisition d'un logement collectif dont les revenus des bénéficiaires ne dépassent pas un niveau de revenu fixé par référence au salaire national minimum garanti (SNMG) dans le cadre de la voie réglementaire.