La «mèche» a été donnée de l'intérieur de l'état-major du parti socialiste espagnol dont les membres ont été récemment réunis par le président du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero. Au cours de cette rencontre donc, le Premier ministre espagnol aurait confié à ses compagnons de parti que le président français Nicolas Sarkozy a menacé de sortir son pays de la zone euro, faute d'un engagement plus conséquent des pays européens à soutenir la Grèce pour sortir de la tourmente. On ne sait pas vraiment si Nicolas a réellement tapé sur la table pour obtenir cet engagement et principalement ramener la chancelière allemande Angela Merkel qui n'a pas montré de très bonnes dispositions sur la question à adoucir sa position et permettre qu'un accord soit trouvé. On sait par contre, et cela personne ne l'a démenti, que Zapatero a dit aux membres de son parti que la France, l'Italie et l'Espagne avaient formé un front uni contre l'Allemagne lors de la réunion organisée à Bruxelles et que Nicolas Sarkozy avait menacé de rompre avec la traditionnelle union franco-allemande qui a l'habitude de chapeauter l'Union européenne. Que le porte-parole du gouvernement allemand s'empresse de démentir l'information alors que l'Elysée la confirme presque sans le dire, ce n'est pas vraiment une surprise. Que Nicolas Sarkozy, même s'il en a parlé, songe à se retirer de la zone euro serait étonnant, mais qu'il bouscule Madame Merkel en lui faisant comprendre que le couple franco-allemand n'est pas une fatalité n'est pas exclu. Entre un gouvernement allemand qui tient à la pérennité du couple sans être outre mesure enthousiasmé par le déploiement débordant de la France dont le président oublie parfois qu'il n'est plus le président en exercice de l'Europe, les choses ne sont pas toujours claires. Ce que vraisemblablement Nicolas Sarkozy a tenu à faire. Et il le fait plutôt bien. Le Fonds monétaire international et l'Union européenne se sont mis d'accord le week-end dernier sur la mise en place d'un mécanisme de stabilisation de l'euro évalué à 750 milliards de dollars pour éviter une propagation de la crise grecque. L'accord s'est fait avec l'Allemagne certes, mais il s'est fait surtout contre elle. Et ce qui ne gâte rien, ce plan va «sauver» et la Grèce en sauvant l'euro. Seule l'harmonie du «couple» a été ébranlée dans cette histoire et on devine de quel côté penche la balance. Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir