Crée en 1993, le bidonville Céleste, dans la commune de Beni Messous, abrite actuellement plus de 1000 familles, ce qui fait de lui le site le plus important de la commune par le nombre de baraques qui le constituent. En attendant un éventuel relogement, dans le cadre du programme portant éradication de l'habitat précaire, la population revendique des mesures provisoires comme la création d'un réseau d'assainissement. Les résidents du bidonville Céleste, dans la commune de Beni Messous, continuent de souffrir le martyre à cause des conditions de vie lamentables. Elles sont plus de 1000 familles à vivre dans le dénuement total depuis des années, s'entassant dans des baraques implantées dans un site situé derrière l'hôpital Issaâd Hassani. Le problème de l'exiguïté des masures est ici à son comble. Les baraques ne dépassent pas quelques mètres carrés de superficie. Malgré cela, chacune d'elles abrite parfois plus de sept âmes. C'est le cas de Djamel, père de 7 enfants. «On vit à neuf dans une seule pièce de 40 mètres carrés», affirme-t-il. Djamel est originaire de Tissemsilt. Il a installé une baraque au bidonville Céleste où il continue à vivre avec les siens depuis dix-sept longues années. C'est le besoin qui l'a amené à accepter des conditions de vie éprouvantes. «J'ai quitté ma région natale en quête d'un poste de travail, ici dans la capitale», dit-il. Le bidonville est constitué de plusieurs rangées de baraques construites en parpaing et coiffées de tôles de zinc. Tous les rejets liquides des «ménages» finissent dans les ruelles. Cette situation n'est pas sans provoquer des maladies. Les égouts, auxquels s'ajoute l'humidité, sont en fait à l'origine de plusieurs maladies, comme l'asthme et l'allergie. Plusieurs personnes en sont atteintes. Les témoignages ne manquent pas. «Mes trois enfants souffrent tous d'asthme», se plaint Fouzia qui habite ce bidonville depuis sept ans. Fouzia s'emporte contre la décision des services de l'APC de Beni Messous qui lui ont refusé la délivrance d'un certificat de résidence pour qu'elle puisse inscrire ses enfants à l'école. C'est après un scandale que j'ai pu l'avoir», indique-t-elle. D'autres personnes rencontrées sur les lieux ont affirmé que leurs doléances formulées auprès de l'APC sont restées sans réponse à ce jour. N»os demandes de logement, déposées depuis 1992, n'ont pas eu de suite de la part des différents exécutifs communaux. Aucun des élus n'est venu s'enquérir de notre situation lamentable», regrettent-ils. Face à cette situation, les services de l'APC, au même titre que ceux de la wilaya déléguée de Bouzaréah, restent indifférents. Aucune action n'a été menée dans le but d'atténuer un tant soi peu la détérioration des conditions de séjour dans ce qui est considéré comme le plus grand bidonville de cette commune. Pourtant, le gouvernement a arrêté, dès 2007, certaines mesures «provisoires» allant dans ce sens, en attendant un relogement définitif qui est la condition essentielle à l'éradication de l'habitat précaire et à l'empêchement de sa reconstitution. Pour le gouvernement, il s'agissait surtout d'alimenter les foyers en électricité et de créer des réseaux d'assainissement de manière à organiser l'évacuation des eaux usées et, partant, à éviter l'apparition de toute maladie ou contamination parmi les habitants. Plusieurs autres sites de la capitale ont bénéficié de ces mesures. Au bidonville Céleste, elles se font de plus en plus désirées. «Nous sommes vraiment oubliés. Jusqu'à aujourd'hui, le président de l'APC n'a donné aucune importance à nos revendications», déplore-t-on à juste titre.