Le nombre des baraques recensées dans la capitale a atteint son point culminant avec 50 000 masures réparties à travers le territoire de la wilaya. En attendant le lancement des travaux du programme, qui date de 2007, des 35 000 logements, les autorités jouent au chat et à la souris avec les occupants de ces habitations précaires. Eux, ils construisent de nouvelles baraques à vendre. L'Etat, lui, les démolit. Le chiffre a été donné mercredi dernier par le wali d'Alger, Mohamed Kébir Addou, à l'occasion de l'inauguration de la forêt de Paradou (Hydra) : la capitale compte officiellement quelque 50 000 baraques réparties à travers tout le territoire de la wilaya. M. Addou a parlé aussi d'un programme de relogement «en vue d'arriver à l'éradication totale» de ces bidonvilles. Dans un entretien accordé, en mai dernier, à un magazine algérien (El Djazaïr.com), le premier responsable de la wilaya avait déclaré que «l'éradication des bidonvilles est une condition essentielle pour conforter Alger dans ses fonctions de capitale et la hisser au rang de métropole régionale digne de ce nom». Aussi, il avait annoncé qu'un programme de 35 000 logements, inscrit en 2007, était destiné «à prendre en charge l'éradication des bidonvilles au niveau de la périphérie», un programme «en voie de lancement». Selon lui, depuis 2004, 86 bidonvilles comptabilisant 5705 familles (environ 30 000 habitants) avaient été éradiqués, et les assiettes de quelques-uns ont permis le lancement de projets structurants (les facultés de médecine de Ben Aknoun, de droit de Bir Mourad Raïs, la grande mosquée de Mohammedia, la nouvelle résidence d'Etat de Chéraga, le ministère des Affaires étrangères, les grands ouvrages d'art des travaux publics, les programmes d'habitat social et de l'AADL, la sécurisation du port et de l'aéroport…). Pour éviter l'agrandissement des bidonvilles de Gué de Constantine, de Baraki, des Eucalyptus entre autres, «un dispositif de contrôle et de surveillance réguliers est mis en place», avait assuré l'ancien wali de Djelfa. Ce dispositif, a précisé M. Addou, a permis la démolition de 5601 constructions illicites et la récupération de 706 000 m⊃2; de terrain. C'est dans le cadre de ce «dispositif» que la commune de Gué de Constantine a supervisé, le 31 mai dernier, les travaux de démolition de 15 baraques nouvellement installées dans le fameux bidonville de Ramli. A cette occasion, le président de l'APC, Arous Moussa, a déclaré à la presse : «Les habitants du site profitent du moindre relâchement de la vigilance des agents de l'ordre et autres responsables désignés pour la surveillance du site afin d'accomplir leur besogne de nuit et construire ainsi de nouvelles extensions qui deviendront, en l'espace de quelques jours, des baraques et seront par la suite proposées à la vente par le biais d'intermédiaires qui en ont fait une source de gain facile.» D'après M. Arous, ce ne sont pas les tentatives qui manquent. «Nous procédons pratiquement tous les 15 jours à la démolition de nouvelles baraques dans le but de limiter l'extension effrénée des bidonvilles d'une part, et de l'autre pour protéger les vrais nécessiteux et défendre leur droit à un relogement dans le cadre de l'éradication de l'habitat précaire», a-t-il précisé.