La cellule de crise regroupant l'ensemble des cheminots, mise en place au début du débrayage, a tenu une assemblée générale à huis clos hier, au siège de la Fédération nationale des cheminots à Alger afin de décider de la reprise ou non du service. A l'heure où nous mettons sous presse, aucune décision n'a été arrêtée. Cette rencontre a été initiée après les déclarations du secrétaire général de l'UGTA appelant les cheminots à reprendre le travail. Le siège de la fédération nationale des cheminots à Alger-Centre a connu hier un mouvement sans précédent. Tous les travailleurs de la SNTF se sont réunis. Un syndicaliste nous a déclaré : «pour le moment, aucune décision n'est prise, puisque nous sommes partagés entre les pro-reprises et ceux qui refusent. Le débat est houleux et fort, mais nos rangs sont plus que jamais soudés». Pour le porte-parole de la cellule de crise, M. Abdelhak, la question ne se pose même plus. il a été catégorique : «nous allons continuer notre mouvement de grève, nous ne sommes pas près d'abandonner tant que nos revendications ne sont pas satisfaites. Je le répète encore une fois, c'est un droit acquis, légitime et logique que nous demandons». Pour ce qui est du dialogue qui se déroule entre les cheminots et la direction générale, M. Abdelhak a estimé que «débattre autour d'un droit acquis et appuyé par le président de la république est stérile et relève à notre humble avis d'une fuite en avant de la direction générale». Et de conclure : «que la direction générale applique l'article 52 de la convention collective et qu'on en finisse une bonne fois pour toutes». S'agissant de la fédération nationale des cheminots via son secrétaire général, M. Derradji, «tout se décidera aujourd'hui ; nous avons appelé les travailleurs à assurer au moins un service minimum. Mais ces derniers refusent, c'est en partie leur droit». Sur les contacts établis entre la fédération et la direction générale de la SNTF, M. Derradji a assuré : «nous allons entamer un processus de négociation qui, espérons-le, va aboutir, d'autant plus que nous avons reçu des garanties de la part de la direction générale de la SNTF pour prendre en charge les doléances des cheminots». A l'heure où nous mettons sous presse, la réunion des cheminots n'a pas révélé les dernières mesures prises concernant le retour ou non sur les rails. Après six jours de grève, malgré l'appel de la centrale syndicale pour un retour à la normale, le soutien des partis politiques, la direction générale continue à enfreindre la loi et les cheminots n'abdiquent toujours pas. «La grève continue, pas d'argent, pas de travail», a fulminé un conducteur.