Une cellule synthétique qui possède son propre ADN ? Le pionnier du séquençage du génome humain, le biologiste américain Craig Venter, a dévoilé la création de la première cellule vivante dotée d'un génome synthétique. Une étape importante scientifiquement et philosophiquement dans la compréhension des mécanismes de la vie et qui ouvre la voie à la fabrication d'organismes artificiels, explique le chercheur. Il s'agit de la création de la première cellule vivante synthétique, au sens où celle-ci est entièrement dérivée d'un chromosome synthétique, selon Craig Venter, créateur de l'Institut du même nom et coauteur du premier séquençage du génome humain rendu public en 2000. Ce chromosome, élément porteur de l'information génétique contenant un groupe de gènes de l'organisme, a été produit à partir de quatre flacons de substances chimiques et d'un synthétiseur, et tout a commencé avec des informations dans un ordinateur. Cette percée «change ma vision de la définition de la vie et de son fonctionnement», ajoute ce chercheur, un des coauteurs de ces travaux parus dans la revue américaine Science parue hier. «Cette approche est en effet un très puissant instrument pour tenter de concevoir ce que nous attendons de la biologie et nous pensons ainsi à une gamme étendue d'applications», précise-t-il.