L'année scolaire 2009-2010 des trois paliers est pratiquement terminée. Les syndicats autonomes de l'éducation nationale sont unanimes à affirmer que le programme scolaire est loin d'être achevé, malgré les tentatives du premier responsable du secteur à affirmer le contraire. Le président du Syndicat autonome de l'éducation et de la formation (Satef), Mohamed Salem Sadali, estime qu'il est inutile de dissimuler la vérité ou de gonfler le taux d'avancement des programmes scolaires «comme la tutelle a toujours cherché à le faire, afin de justifier que la réforme scolaire est une vraie réussite pédagogique». Achour Idir, secrétaire général de la Coordination des lycées d'Algérie (CLA) affirme, pour sa part, que les programmes scolaires sont achevés à un taux estimé à 60% uniquement, et ce, en dépit des comptes rendus parvenus à monsieur le ministre, où il est question de gonflement du taux d'avancement des programmes en question. Il ne faut pas oublier, dira-t-il, que «les enseignants travaillaient sous la pression. Ils étaient donc obligés d'avancer un résultat satisfaisant à leurs responsables hiérarchiques». Le même intervenant ajoute que quels que soient les résultats, les futurs bacheliers auront du mal à suivre le programme universitaire. Concernant les prévisions du taux de réussite, il a estimé qu'il était encore tôt pour se prononcer sur les prévisions. «Nous serons fixés à partir des résultats du bac blanc, qui aura lieu la semaine prochaine», indique-t-il, avançant un taux de réussite estimatif de 45 à 47%, qui dépendra également de l'accessibilité des sujets des examens. Les cours de rattrapage, un vrai commerce Achour Idir considère, par ailleurs, que les cours de rattrapage sont un vrai «commerce» pour certains enseignants. Plus explicite, il explique que les élèves ont besoin, encore plus, de quelques jours de répit, afin de pouvoir affronter l'épreuve du bac et non renforcer leurs efforts jusqu'à épuisement. «Les parents, pris de panique à cause des perturbations enregistrées durant l'année scolaire, pensent qu'ils peuvent régler le problème du retard enregistré sur le programme scolaire via les cours de rattrapage.» Pour sa part, Méziane Mériane, secrétaire général du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) estime que terminer le programme dans les conditions particulières ayant caractérisé l'année scolaire 2009-2010 est impossible. Selon lui, cette année a été mouvementée non seulement par des grèves cycliques, mais également à cause du changement du week-end et la répartition des horaires hebdomadaires, compressés dans quatre jours et demi au lieu de six jours, comme partout ailleurs. Toutes ces conditions, ajoute-t-il, «ont créé un cafouillage dans le secteur de l'éducation». Selon le même intervenant, «le programme a été plutôt bâclé, sans respect des normes pédagogiques». Certes le taux d'avancement diffère d'une wilaya à une autre, mais les matières essentielles n'ont pas été achevées correctement, notamment les mathématiques, la physique et les sciences, selon ce même responsable… Rappelant que le baccalauréat est un examen et non un concours, il a indiqué que la commission ministérielle d'évaluation du programme, installée depuis le début de l'année et qui se réunira prochainement, déterminera les sujets du baccalauréat de façon à ne léser aucune wilaya.