Contrairement à l'année dernière, l'écrasante majorité des wilayas a terminé les programmes scolaires en ce mois de mai, à l'exception de 8 wilayas dont 7 de l'est du pays et une de l'Ouest. Le retard, accusé par ces dernières, concerne un cours de physique sur « la propagation, les variations et les ondes ». Réunissant hier les directeurs de l'éducation des différentes wilayas du pays, Boubekeur Benbouzid a instruit les directeurs concernés par ces retards de vérifier la possibilité d'achever les programmes en question le 25 mai, « faute de quoi, nous instruirons la commission chargée de préparer les sujets du bac de prendre en compte le retard accusé dans ce cours », a indiqué le ministre. M. Benbouzid renvoie la responsabilité d'un tel retard au manque de coordination entre les acteurs du secteur au niveau des wilayas concernées. « Ce n'est pas la faute de la grève, mais il était de votre responsabilité de faire en sorte à ce que les programmes soient achevés », dit-il, en tenant à remercier les enseignants pour leur coopération et pour avoir assuré des cours de rattrapage et de révision. « Au nom du gouvernement, je félicite les enseignants pour leurs efforts et je les assure de mon soutien pour le meilleur et pour le pire », lance le ministre, en instruisant son auditoire de directeurs d'ouvrir leurs portes aux syndicats des enseignants. « Ils méritent notre reconnaissance et notre respect. Ils ont été à nos côtés et nous serons des leurs. Je ne veux pas de guerre avec les syndicats, le Cnapest n'est pas votre ennemi », a martelé Benbouzid. Ce dernier a précisé en outre qu'une commission nationale, chargée des programmes, devra se réunir d'ici la fin de l'année afin de décider de l'utilité ou non du maintien du cours sur la propagation et les ondes en physique « que cette commission décide en toute souveraineté et sans se plier à quelque pression politique de ma part, de la nécessité pédagogique du maintien de ce cours », note le ministre. Réaffirmant l'absence de l'option de rachat et de deuxième session pour le bac, le ministre de l'Education a exprimé sa satisfaction quant à la préparation des examens et annoncé une rallonge budgétaire sans en citer le montant, pour renforcer l'enveloppe financière allouée à cette opération évaluée à 4,5 milliards de dinars. Le même responsable exige la programmation dans les jours à venir d'une journée d'étude au niveau de tous les lycées afin de préparer psychologiquement les candidats au baccalauréat. « Il ne faut pas qu'un candidat dans un moment de panique ne sache plus quel sujet choisir », note-t-il, en assurant les recalés du bac qu'il « ne les laisserait pas tomber ». Evoquant par ailleurs la surcharge des programmes pour les élèves du cycle primaire, le ministre a estimé qu'il y a une incompatibilité entre le volume horaire et le contenu des programmes : « Il faut qu'il y ait une bonne adaptation entre les deux pour permettre à l'élève d'assimiler. Il faut que la commission nationale, chargée des programmes qui sera désignée par décret, veille au changement continuel du programme en vue de le rendre assimilable et efficace. » Le premier responsable du secteur de l'éducation s'élèvera en outre contre la dispense de cours particuliers au niveau du premier palier de l'éducation, c'est-à-dire au primaire. « Il est hors de question de permettre aux gens de donner des cours aux élèves du primaire, je vais les combattre. Si cela peut se faire pour les autres cycles, je ne peux l'accepter pour ce palier », affirme-t-il. Il a annoncé à cet effet la prochaine création d'une cellule chargée de faire un contrôle au niveau de tous les primaires. « Je ne fermerai pas les yeux sur une telle pratique inacceptable », a-t-il affirmé, en précisant qu'il veillera à casser le monopole des cours particuliers qui fleurissent un peu partout. « L'année prochaine, l'Etat réservera un budget afin de contrôler et de permettre aux élèves d'avoir accès à des cours de rattrapage sans payer. » Tout en annonçant la future création de classes ambulantes pour les populations nomades, le ministre a aussi informé de la création dès l'année prochaine de 11 900 nouveaux postes budgétaires dans le secteur de l'éducation.