Après avoir mis fin au mouvement de grève qui a paralysé certains établissements scolaires trois semaines durant, les syndicats autonomes de l'Education s'attellent à l'heure actuelle à mettre en place un mécanisme en vue de rattraper le temps perdu. Intérêt des élèves oblige, tout porte à croire que les enseignants assumeront cette tâche dans le souci de terminer dans les délais le programme scolaire. Et pour ce faire, les enseignants soumettront leurs propositions au ministre de l'Education nationale, à l'occasion de la rencontre qui les réunira demain. L'ensemble des syndicats affirme que la situation n'est pas aussi alarmante qu'on le pense et qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter quant à l'organisation des cours de rattrapage. Unanimes, les représentants des syndicats de l'Education soulignent que le temps perdu à cause de ce débrayage est rattrapable d'autant que l'année scolaire s'étalera jusqu'à la fin du mois de mai. Confiant, Meziane Meriane, secrétaire général du syndicat national autonome des professeurs du secondaire et technique, ne verse pas dans l'alarmisme. Ayant déjà vécu la grève qui a paralysé les écoles durant trois mois en 2003, il observe qu'«il y a plusieurs méthodes pédagogiques qui permettent de rattraper le retard accumulé en raison de la grève ». Il s'agit, selon lui, de répartir sur toute l'année scolaire le temps perdu ». En 2003, a-t-il précisé, les élèves ont perdu plus de soixante jours, et « nous avons pu le rattraper sans perturber les élèves ». Même appréciation chez le syndicat national des travailleurs de l'éducation. Mohand Boudjenah, secrétaire général du syndicat en question, se veut rassurant. Il affirme que « nous ficelons quelques propositions à soumettre au ministre de l'Education». Ce syndicaliste, qui partage la même sérénité que Meziane Meriane, évoque la possibilité de supprimer la première semaine des vacances d'hiver et de printemps. « Nous pouvons supprimer la première semaine des vacances d'hiver et du printemps, comme nous proposerons d'assurer les cours les samedi et l'après-midi de mardi et ce, jusqu'à ce que soit rattrapé le temps perdu». De son côté, Sadek Dziri, secrétaire général de l'union nationale des personnels de l'éducation et de la formation, affirme avoir préparé un dossier dans lequel sont consignées toutes « les propositions ». Le syndicaliste, qui précise n'être pas concerné par la grève, note que «nous proposerons, lors de la rencontre avec le ministre demain, d'ajourner les examens du troisième trimestre pour permettre aux enseignants de terminer le programme». Dans le même ordre d'idées, il ajoutera que « nous mettrons à profit les journées consacrées à la formation des professeurs pour assurer des cours, comme nous nous passerons des trois jours de congé du mois de février ». Contrairement aux autres syndicats, et contre toute attente, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) estime que tant que ses revendications « ne sont pas concrètement satisfaites, il n'est pas question de parler de rattrapage ou de la reprise des cours ».