Le vernissage d'une exposition d'une centaine de tableaux a eu lieu jeudi passé à la galerie Isma à Ryadh El Feth. Il s'agit de toiles de 30 élèves qui prennent des cours de dessin et de peinture dans l'atelier de l'artiste peintre Mira Naporowska, créé depuis 4 ans. C'est dans une ambiance conviviale que le vernissage a eu lieu. La plupart des tableaux accrochés dans les cimaises de cette galerie sont des exercices : dessins au crayon, aquarelle, peinture à l'huile… «Certains d'entre eux ont fait des études d'art, d'autres sont à leur début», précisera l'artiste Mira. La particularité de cet atelier c'est qu'il est fréquenté par des étudiants venus de différents horizons sociaux et de divers pays : Pologne, France, Maroc, Tunisie, Île Maurice, Martinique et Algérie dont notre consœur Malika Boughrara. Mira était tout en «cœur» à cette exposition de ces élèves, cette artiste peintre qui a réalisé des centaines d'œuvres dans sa carrière a des dons exceptionnels pour l'enseignement puisque les œuvres exposées par ses artistes en herbe, pour la plupart dans la force de l'âge, étaient superbes. Le plaisir est dans la couleur, le choix du motif n'est qu'un prétexte Ce qui était d'ailleurs remarquable était de voir la qualité des toiles peintes par des personnes qui n'ont commencé à peindre qu'il y a à peine quelques mois dans certains cas, et moins de deux ou trois ans dans d'autres. Et qui ont réussi, en si peu de temps, à maîtriser l'acrylique, l'huile ou l'aquarelle. Des élèves qui ne tarissent pas d'éloges envers leur professeure au grand cœur et à la grande générosité. Les thèmes choisis par ces exposants sont liés à la nature morte qui permet aux élèves de mettre en application les règles de base du dessin et de la peinture : Perspective, ombre et lumière, mélange des couleurs… Amélia, une Américaine, nous dira qu'«en plus de l'apprentissage du dessin et de la peinture, cette expérience nous permet d'échanger des idées avec ces futurs artistes, avec lesquels, à force de temps, nous sommes devenues des amis». Ici, «le plaisir est dans la couleur, le choix du motif n'est qu'un prétexte pour faire chanter la peinture», nous dira Malika. Des bleus, des roses, des jaunes. On sent, dans la jubilation de l'artiste, les rires d'une petite fille émerveillée de voir la couleur s'envoler du tube, rebondir sur sa palette et finir par une explosion figurale sur la toile immaculée. Quant à Mira, qui veut dire «porteuse de paix» en langue slave, fascinée par les paysages et le patrimoine algérien, notamment le Sud qu'elle représente dans ses œuvres, elle est d'origine polonaise et elle porte l'Algérie dans son cœur. «L'Algérie me passionne !» Cette rencontre était originale, avec la présence des enfants qui lui ont donné un caractère familial. Tout près d'un tableau, on entend les rires d'une petite fille, belle comme une pomme, émerveillée de voir les couleurs s'envoler.