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19 opérateurs économiques d'Oran placés en détention provisoire Alors que son PDG est en détention provisoire, Mobilart Construction se démène pour livrer à temps le projet El Bahia Center
19 sur 43 opérateurs économiques mis en cause dans des affaires de transferts illégaux de fonds vers l'Espagne ont été placés dernièrement en détention provisoire par le magistrat instructeur près le tribunal de Bir Mourad Raïs qui s'est saisi du dossier. Ces derniers sont, selon plusieurs sources concordantes, cités dans une liste transmise au gouvernement algérien par les autorités espagnoles, qui avaient entamé, dans le cadre de la traque des fonds susceptibles de financer le terrorisme et le crime organisé, des recherches pour définir la traçabilité des fonds transférés par des étrangers vers des banques ibériques. La justice qui s'était saisie du dossier au cours de l'année 2009 avait mis en cause 22 personnes, dont le PDG de l'entreprise Mobilart. L'ordonnance de mise sous contrôle judiciaire, prononcée par le magistrat instructeur près la cour d'Oran, avait essuyé un pourvoi en appel du parquet. Traitée en deuxième instance, la décision de mise sous contrôle judiciaire a été confirmée, ce qui a conduit le ministère public à solliciter la Cour suprême qui a prononcé la mise en détention provisoire des mis en cause et leur renvoi devant le magistrat instructeur du tribunal de Bir Mourad Raïs qui avait délivré alors des mandats d'amener. Ses premières décisions furent celles d'écrouer 19 des mis en cause (dont un poursuivi en plus des charges de transfert illégal de fonds d'outrage à magistrat). Des sources précisent par ailleurs qu'un des mis en cause, un importateur connu sur la place d'Oran, un binational, a réussi à fuir vers le Maroc via les voies empruntées par les trabendistes et les narcotrafiquants. Malgré les démêlées de son PDG avec la justice, l'entreprise Mobilart Construction, qui réalise le mégaprojet immobilier El Bahia Center, continue de tourner même si c'est au ralenti. Les travaux se poursuivent à une cadence lente pour livrer les trois autres tours qui constituent le projet dont la première pierre a été posée par le président de la République lors de sa visite dans la wilaya en 2008», dira un responsable du chantier. Une autre source affirme pour sa part que les poursuites judiciaires engagées contre le PDG ne pouvaient en aucune manière signifier la mise en faillite de l'entreprise. «C'est une action engagée contre la personne physique, le PDG, et non contre la personne morale, l'entreprise représentée par son gérant», dira notre source. Même si l'entreprise se retrouve ainsi à l'abri des bourrasques, cette situation est venue freiner son élan. Mobilart Construction est née d'un essaimage de l'entreprise mère Mobilart, qui était spécialisée à sa naissance dans la fabrication de mobilier, notamment de bureaux, avant de prospérer et prendre de l'envergure. En réalité, les difficultés de l'entreprise, qui employait plus de 1500 ouvriers et offraient mille et une opportunité d'emplois indirects grâce à la sous-traitance, se situent au niveau du respect des délais de livraison des quatre tours qui composent le mégaprojet. «Nous avons engagé près de 13 milliards de dinars, pris des engagements et surtout mis en branle une dynamique d'emploi et de développement qui se retrouve aujourd'hui menacée par la mauvaise publicité née d'un amalgame entretenu depuis les poursuites judiciaires engagées contre le PDG. L'entreprise ne doit pas être désignée du doigt puisque c'est une affaire qui ne la regarde ni de près ni de loin. Elle est engagée dans un chantier d'envergure et nous ferons en sorte de relever ce défi et livrer les tours dans les meilleures conditions», affirme notre source. D'autres sources affirment pour leur part que cette affaire risque de porter un coup fatal à la promotion immobilière de grand standing. «L'arrêt des travaux de réalisation de la résidence Zabana du groupe Cherif, l'abandon du projet de la cité de la mer qui devait voir le jour grâce à une joint-venture algéro-émiratie et aujourd'hui les difficultés que rencontre El Bahia Center, sont autant d'indices qui montrent que la menace pèse réellement sur le secteur», affirment des promoteurs immobiliers d'Oran qui n'ont pas manqué de rappeler qu'ils soumettront le dossier de l'avenir du secteur aux travaux des assises nationales du bâtiment, prévue le prochain mois à Oran.