Est-ce le système socialiste des banques qui a roulé durant trois décennies sur des textes obsolètes, sombres, qui serait à la base d'incessantes poursuites lancées par nos banques qui ont mille et une difficultés à régler à l'amiable des dossiers qui n'ont rien à faire sous les yeux de nos magistrats qui, il est bon de souligner, ne maîtrisent pas complètement les mécanismes des banques. Oui, un magistrat sur six cents sait ce que c'est un débit, un crédit... C'est malheureux aussi pour nos banquiers qui ignorent tout de la marche de la justice. Un banquier sur quatre-vingt dix sept ne sait pas faire la différence entre un parquetier et un conseiller à la cour, ou encore un président de section commerciale et un autre de la section correctionnelle ! Résultats des courses : des procès pelés, tondus, fades, fastidieux, lassant et dont on veut vite voir la fin. Mais que voulez-vous, lorsque la justice est interpellée, elle... Plus de deux cent vingt opérations depuis 1988 ont été réalisées en devises entrant dans les caisses du Trésor public. Et ce n'est pas en 2010 que cet exportateur hors pair allait s'adonner au faux ou pire au trafic. «Il avait fallu un petit conflit né autour de quatre mille euros (?!?) avec un partenaire étranger pour que la Banque d'Algérie le poursuive !» s'était presque fâché maître Ahmed Benantar qui s'était ainsi révolté devant tant d'ingratitude et aussi d'oubli de l'Etat envers un exportateur. L'entrée des devises (euros et dollars réunis) devrait «pousser ladite banque à mieux examiner ces petites erreurs avant de tenter de briser un exportateur qui fructifie le trésor public, contrairement à un importateur qui, lui, fait sortir des devises»». La relaxe est réclamée par l'avocate de Rouiba qui a aussi profité de quelques secondes pour répliquer à son jeune confrère représentant la Banque d'Algérie, maître Nabil Redjem, lequel n'avait pas fait preuve de laxisme en plaidant. Ce qui a énormément fait plaisir à maître Benantar qui adore affronter des os durs et points résistants à ses coups de boutoir, de quoi arracher le gain du procès à la grande joie du justiciable. Soumeya Kassoul, la présidente de la section correctionnelle du tribunal de Bir Mourad Raïs, de la cour d'Alger, a ce don de savoir poser les bonnes questions dont les réponses fixent le tribunal, dont le métier précisément est d'arriver à la vérité hautement, et de là, l'insertion dans les jugements de solides attendus que le plus rugueux ou pointilleux président de chambre correctionnelle et ses conseillers ne peuvent démolir car il faut de suite préciser pour les non-initiés que maître Ahmed Benantar, lors de sa percutante intervention, a insisté sur la nécessité pour le tribunal de n'obéir qu'à la loi. «La banque a ses propres problèmes et le tribunal ne sera jamais le ‘‘caporal'' d'une partie donnée, même si cette partie est la banque plaignante !», avait balancé le défenseur qui avait quitté le tribunal de Bir Mourad Raïs et de Saïd Hamdine avec la satisfaction du travail accompli, même si le verdict avait été mis en examen par la présidente vigilante mais décidée à trancher sur le vif.