Se présenter à l'hôpital public pour une consultation peut se transformer en véritable mésaventure pour le patient. En quête d'une simple visite médicale, celui-ci doit se présenter dès 8h, histoire de se faire ausculter le plus tôt possible, c'est-à-dire dès l'arrivée du médecin. Mais le médecin en question peut arriver tard, bien qu'il soit censé commencer dès 9h ! Ce sont là des témoignages de patients habitués à fréquenter l'établissement sanitaire Nessira Nounou, à Belouizdad. Des patients qui se sont familiarisés avec «l'attente infinie» dans des salles pleines à craquer. C'est le moins que l'on puisse dire, puisqu'en moyenne une centaine de patients se présentent quotidiennement en consultation dans ces établissements étatiques, selon un médecin exerçant au CHU de Kouba. Inutile de préciser qu'il n'est pas recommandé au patient de s'impatienter. On l'ignore à coup sûr, en lui expliquant que le médecin est là mais qu'il a «quelques petites affaires à régler», qu'il faut attendre encore quelques minutes. Ces dernières se rallongent malheureusement en quelques heures, de sorte que le patient qui arrive à 8h se fait ausculter à 14h. Et ce n'est nullement exagéré. Ce genre de comportement ne fait qu'envenimer une situation sanitaire déjà critique, vu que le problème du manque de structures sanitaires à Alger n'est pas à ignorer, surtout depuis l'éradication des bidonvilles du centre qui a engendré une surcharge flagrante dans ces institutions. Les habitants de Tessala El Merdja, à titre d'exemple, souffrent de ce problème depuis le relogement des 923 familles – anciens habitants du bidonville de Doudou Mokhtar – dans la nouvelle cité de la région. Le même cas s'est produit à Ouled Fayet et à Bouchaoui où le nombre d'habitants a triplé depuis l'arrivée des familles bénéficiaires de logements AADL.