Maintenant que British Petrolium a réussi à arrimer un entonnoir afin de limiter les dégâts écologiques en mer du Mexique, le président Obama se tournera-t-il vers la mer Méditerranée où le navire humanitaire Rachel Corrie a été conduit par la marine israélienne vers le port d'Ashdod ? Il ne peut éviter de regarder dans cette direction s'il veut que son plan de paix, des plus fragiles, ne coule par la «faute» des grandes puissances rivales. Elles qui estiment pour leur part que le règlement du conflit palestino-israélien en particulier et le règlement du conflit israélo-arabe en général ne peuvent se faire sans l'implication des pays dits durs de la région et des partis islamistes qui leur serviraient de bras armés. Tout ce beau monde peut toujours courir, le gouvernement Netanyahou est catégorique sur tout ce qui menacerait sa sécurité. A commencer par ce que l'Etat hébreu pense être la tentative des mollahs de créer un port iranien à Ghaza avec l'aide précieuse des autorités d'Ankara. Celles-ci pourraient bien revoir à la baisse leurs relations militaire et économique avec Tel-Aviv mais cela ne semble guère donner des frissons dans le dos de Netanyahou. Il en a déjà vu pire dans un passé récent. Le Premier ministre turc était bien parmi les premiers à féliciter Mahmoud Ahmadinejad pour sa réélection tant contestée en Occident. Ce, avant que les deux hommes ne signent un pacte d'amitié en compagnie de la Syrie voisine. Suivra l'accord de Téhéran sur le transfert de l'uranium iranien à l'étranger avant que l'actuelle coordination régionale pour briser le blocus imposé à Ghaza ne s'installe. Ce qui ne veut pas dire que les mauvaises nouvelles ont cessé de pleuvoir sur Tel-Aviv. Il y a eu la déclaration commune des Chinois et des Russes dans laquelle ils déclarent leur hostilité à l'adoption d'un nouveau train de sanctions contre la République islamique d'Iran alors que le bloc occidental s'attend à ce que le projet de texte soit soumis au vote du Conseil de sécurité dès la semaine prochaine. C'est du moins ce qu'a exprimé comme vœu, le plus cher de l'heure, la chancelière allemande, Angela Merkel. Le front de Pittsburg gagnera-t-il son pari alors que le piratage d'Etat, que l'Etat hébreu continue de pratiquer à outrance, a certes aidé à remettre le blocus de Ghaza au devant de la scène sans pour autant détourner les Occidentaux de leur cible favorite, l'Iran en première ligne de mire ? Le président russe, Dmitri Medvedev, a incité les mollahs à écouter la voix de la communauté internationale avant qu'il ne soit trop tard, le train de sanctions étant déjà en marche. La paire russo-chinoise votera-t-elle le quatrième régime de sanctions alors que les intérêts respectifs en Iran ne seraient pas tout à fait protégés ? Moscou n'a pas de temps à perdre. Après le contrat militaire passé avec Damas, qui a fait trembler l'alliance américano-israélienne, le Kremlin vient de conclure un accord avec Beyrouth qui va enfin pouvoir s'armer d'hélicoptères de combat russes. Serait-ce la dernière réponse de la Russie à l'expansionnisme de l'Otan et au projet de bouclier antimissiles US en Europe pour soi-disant contrer la menace iranienne ? Ça en a tout l'air.