Irrésistible sous le maillot de Barcelone, Lionel Messi peine à trouver sa place avec l'Argentine. Mais à l'aube de disputer sa deuxième Coupe du monde, le prodige argentin porte tous les espoirs de son pays sur ses épaules. La question a été soulevée il y a quelques mois : Lionel Messi est-il le meilleur joueur de l'histoire ? Si l'interrogation semble prématurée au vu de son jeune âge (il fêtera ses 23 ans le 24 juin), le prodige de l'Albiceleste apparaît aujourd'hui comme le plus performant à son poste. N'en déplaise à son rival Cristiano Ronaldo, les statistiques et le palmarès du Barcelonais cette saison penchent en sa faveur. Auteur de 42 buts en 46 matchs, la Pulga (ndlr – la puce) a semblé évoluer cette année sur une autre planète. Mais à l'instar du Portugais, il éprouve paradoxalement les pires difficultés à retrouver son rang sous le maillot de sa sélection. A quelques jours de l'entrée en matière de l'Argentine au Mondial (le 12 juin contre le Nigeria), Lionel Messi affiche pourtant une grande confiance. «Vous savez, je suis le premier à vouloir répéter en sélection ce que je fais à Barcelone. Et j'ai bon espoir de le réaliser en Afrique du Sud», a-t-il expliqué dans les colonnes de Direct Sport. Alors comment expliquer ce vide abyssal qui sépare ses performances en club et en sélection ? Selon le principal intéressé, le problème est essentiellement tactique. «Il ne faut pas oublier que les choix tactiques et le système de jeu de Barcelone et de l'Argentine sont différents. A Barcelone, Guardiola m'utilise beaucoup dans un rôle de milieu de terrain, ce qui explique pourquoi je touche autant le ballon. Ce qui explique aussi que j'ai la chance de marquer plus de buts.» L'entraîneur catalan a toujours basé son organisation offensive sur l'Argentin, sur le côté droit ou dans une position plus axiale. Un moyen de tirer le meilleur de sa vitesse, de ses dribbles et de son efficacité. En sélection en revanche, Diego Maradona l'a toujours préféré dans un rôle de soutien aux attaquants Gonzalo Higuain, Sergio Agüero ou Carlos Tevez. De son côté, le sélectionneur de l'Albiceleste n'a jamais tari d'éloges sur son successeur désigné, multipliant les superlatifs. «Il est à un niveau hors du commun. Il joue dans la cour de Jésus et c'est le meilleur du monde», avait-il annoncé en avril à la radio argentine FM Metro. Si aujourd'hui son titre de légende numéro 1 du football argentin semble menacé par Lionel Messi, Diego Maradona se plaît à ironiser sur ce point. Lorsqu'on lui demande ce qu'il penserait si la Pulga venait à être élu meilleur joueur du tournoi, il répond en souriant que «la polémique Maradona-Pelé va se terminer». Conscient de la chance unique dont dispose son équipe avec la présence de ce prodige, le sélectionneur fait tout son possible pour le mettre dans les dispositions adéquates. «Il me laisse carte blanche, comme à Barcelone, a informé Lionel Messi dans Direct Sport. Il veut que je prenne une part importante dans le jeu tout en touchant un maximum de ballons (…) Avec moi, Maradona a toujours été super sympa. Même avant qu'il ne devienne notre entraîneur et que j'entame de mon côté ma carrière professionnelle. Il m'apporte beaucoup de confiance.» Reste à confirmer tout cela sur le terrain.