L'Algérie introduira une demande auprès de l'Organisation des Nations unies en vue de bénéficier de crédits carbone. Intervenant hier en marge des travaux du workshop international sur l'amélioration de l'efficacité énergétique dans les secteurs du bâtiment et de l'industrie et sur les politiques des pays arabes, organisé à l'hôtel El Aurassi Dali Kamel, directeur des projets au niveau de l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue) a indiqué que cette agence a engagé plusieurs programmes pour la réduction des émissions de CO2. Devenue éligible au type de crédits CER (certified emission reduction), l'Algérie, à travers l'Aprue, a réussi à réduire 300 000 tonnes, équivalent CO2 (teq CO2), a indiqué, dans son intervention, Mohamed Salah Bouzeriba, directeur général de l'Aprue. Il faut savoir que les crédits carbone sont des unités qui sont attribuées au porteur de projet qui réduit les émissions de gaz à effet de serre, et que le porteur de projet peut ensuite commercialiser pour financer son projet. Un crédit carbone représente une réduction de CO2 d'une tonne. Après avoir engagé un programme d'un montant total de 32,5 millions de dollars, pour la période 2007-2011 devant aboutir à des investissements de 44 millions de dollars, à terme, l'Aprue devait diminuer de 470 000 teq CO2. Pour pouvoir engager un nouveau programme pour 2011-2014, cette agence sollicite l'Etat pour un budget de 100 millions de dollars via le Fonds national de maîtrise de l'énergie. Dans son allocution d'ouverture lue par un représentant du ministère, Youcef Yousfi, ministre de l'Energie et des Mines, a relevé que «l'Algérie a engagé un Programme national de maîtrise de l'énergie (PNME) qui a consacré pour le secteur du bâtiment plusieurs projets». Il s'agit notamment de la promotion de l'éclairage performant dans le secteur résidentiel, la promotion de chauffe-eau solaires individuel et collectif, l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments existants par la conduite de programme de rénovation thermique. Dans le secteur de l'industrie, parmi les actions retenues, figurent des aides à la décision accordées aux entreprises par le Fonds national de maîtrise de l'énergie, qui contribuent à l'amélioration de l'efficacité énergétique dans les entreprises industrielles. L'Etat accorde aussi une aide à l'investissement dans lequel un soutien financier est accordé à tous les investissements qui concourent à la réduction de la consommation d'énergie. A l'adresse des pays arabes, le ministre a invité les parties concernées à «engager une concertation plus large pour aboutir, à plus ou moins courte échéance, à des propositions de modèles, de stratégie dans les différents segments de l'efficacité énergétique». Par ailleurs, parmi les participants figurent des représentants de 22 pays membres de la Ligue arabe, des experts de la Banque mondiale ainsi que des spécialistes des secteurs du bâtiment et de l'industrie. A l'issue du workshop qui s'achèvera aujourd'hui, ils émettront des recommandations pour servir d'appui aux pays arabes afin d'améliorer leurs programmes d'efficacité énergétique. Un programme de rationalisation de la consommation énergétique sera présenté en octobre à la 2e réunion du Comité des experts arabes de l'énergie, a annoncé Salha Abou Sabaa, directrice du département des énergies renouvelables au niveau du secrétariat général de la Ligue arabe.