Plus de transferts tracassants, parfois coûtant même la vie aux patients, lors du «voyage» vers les hôpitaux mieux équipés. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière l'a annoncé samedi lors de sa visite au CHU Nefissa Hamoud (ex-Parnet). Ceci en dotant les services des urgences de tous les hôpitaux et structures hospitalières du matériel nécessaire pour prendre en charge les malades «sur place». Le transfert des malades d'un hôpital à un autre n'aura plus lieu d'être, selon le ministre qui a pris la décision de doter tous les services des urgences des structures hospitalières d'appareils «adéquats», en sus de sa promesse d'améliorer les conditions d'accueil du citoyen au niveau des infrastructures hospitalières. Il s'est engagé dans ce cadre à mener «une campagne d'humanisation dans l'accueil des citoyens algériens au niveau des hôpitaux». Le constat fait par les professionnels est saisissant : des urgences médicales ne disposent même pas du matériel de «première nécessité» et des salles de soin sont «vides», en plus du manque de personnel qualifié. Le prédécesseur d'Ould Abbas, Saïd Barkat, avait d'ailleurs reconnu les conditions de soins difficiles des Algériens et décidé de «sévir». «Il est inadmissible que les Algériens continuent à se soigner dans des conditions difficiles», avait-il récemment déclaré. «A partir de 16h00, nos hôpitaux ressemblent à des cimetières, tout comme il est anormal qu'au moment où des malades sont présents, les cadres des hôpitaux sont absents», disait-il en 2009, sans qu'une quelconque amélioration sur le terrain ne soit ressentie. Les médecins eux-mêmes avaient, à maintes reprises, dénoncé les conditions d'exercice de leur fonction mais le dialogue enclenché avec la tutelle a toujours buté sur des désaccords. La décision d'Ould Abbas va-t-elle mettre un terme au calvaire vécu par les citoyens au sein des structures hospitalières et aux conditions de travail du personnel médical «sous payé ?» En tout cas, c'est ce que suggèrent ces propos «rassurants» prononcés en marge de chacune de ses sorties, d'autant que le plan quinquennal 2010-2014 prévoit une enveloppe budgétaire conséquente pour le secteur : 619 milliards de dinars. Cette somme est dévolue à la réalisation de 172 hôpitaux, 45 complexes spécialisés de santé, 377 polycliniques, 1000 salles de soins, en plus de 17 écoles de formation paramédicales. La prise en charge des ressources humaines et «leur formation» sont aussi l'une des priorités, a révélé Ould Abbas lors de l'inauguration du siège du Samu à Alger. Gageons que ces déclarations ne resteront pas au stade des promesses.