Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbas, a déclaré que tous les CHU du pays seront dotés de services de néonatalogie d'ici la fin de l'année, ceci en vue de réduire la mortalité infantile et réussir à atteindre les objectifs du millénaire du développement (OMD) en la matière, à savoir réduire le taux de mortalité annuel à 15,6% à l'horizon 2015. S'exprimant lors du Forum du quotidien El Moudjahid à l'occasion de la commémoration de la journée de l'enfant africain, M. Ould Abbas a fait savoir que la prise en charge de la santé maternelle et infantile est le meilleur indicateur du niveau de développement d'un pays. Revenant sur les progrès effectués en la matière, M. Ould Abbas rappelle qu'en 1962, le taux de mortalité infantile était de 169 décès pour 1000 naissances alors qu'aujourd'hui il se situe autour de 30 décès pour 1000 naissances. «Le chiffre demeure cependant énorme», reconnaît le ministre qui ajoute confiant qu'avant 2014, nous serons à l'avant-garde dans la prise en charge de l'enfant». Il révèlera qu'avant la fin de l'année en cours tous les CHU seront dotés de services de néonatalogie. Le seul service de néonatalogie existant se trouve à l'hôpital Mustapha Pacha, rappelle Ould Abbas qui déclare que «les autres hôpitaux seront également dotés des mêmes services», avant de laisser le professeur Lebane Djamil, chef de service néonatalogie à l'hôpital Mustapha Pacha de présenter un exposé détaillé sur la prise en charge de la santé maternelle et infantile et les objectifs du ministère. Ainsi, l'on apprend que pas moins de 20 000 nouveau-nés décèdent chaque année. Rien qu'en 2008, sur 833 000 naissances, 813 000 ont été des «naissances vivantes», c'est-à-dire que 20 000 décès ont été enregistrés. Pour le professeur qui affirme que depuis l'année 2000, un certain «baby boom» a été enregistré concernant les naissances qui ont augmenté de 33% entre 2000 et 2008, la néonatalité représente 80% des décès, dont les causes sont entre autres liées aux infections materofoetales aux conséquences de la prématurité ou encore à l'asphyxie périnatale. L'Etat, explique-t-il, a pris des mesures dans le cadre du programme national de périnatalité. Le taux de mortalité qui était de 46,8% en 1990 a été réduit grâce à ce programme à 25% en 2008. Pour l'objectif du millénaire, l'Algérie, dont le taux de mortalité est en deçà de la moyenne mondiale, doit réduire le taux à 15,6% à l'horizon 2015. Pour ce faire, le professeur suggère le renforcement du programme de périnatalité, la conformité des structures de soins, la généralisation des soins par la méthode dite Kangourou ou encore le bannissement du transfert d'une structure hospitalière vers une autre en régionalisant les soins. Il reconnaîtra cependant que la formation en néonatalogie reste insuffisante. Il y a un manque de 389 pédiatres et 541 gynécologues, reconnaît également Ould Abbas qui souhaite que toutes les énergies soient fédérées pour réaliser ces objectifs.