Le professeur Djamil Lebane, qui est chef du service de néonatalogie au CHU Mustapha Bacha, a déclaré, en marge de la 16ème commémoration de la Journée mondiale de la protection de l'enfant africain, que le nombre de décès infantiles et néonatals est de 169 sur 1000 naissances vivantes. A cet effet, il a attesté que cela reste un problème majeur de la santé publique en Algérie, ajoutant que la mortalité infantile est considérée comme indicateur du niveau de développement de la population. D'après les repères démographiques, il a indiqué que le total des naissances est de 833.067 dont 817.000 sont des naissances vivantes, tandis qu'en Afrique subsaharienne les décès enregistrés sont en moyenne de deux enfants par minute dus au paludisme, soit un million d'enfants par an. Pour cela, M. Lebane a cité deux sortes de mortalité néonatale à savoir une mortalité précoce qui est de six jours et qui représente 80% de la mortalité infantile, ainsi qu'une mortalité tardive qui est de sept à vingt- sept jours. Sur ce, le spécialiste de la néonatalogie a déclaré, dans ce sens, que la réalisation des Objectifs du Millénaire en matière de réduction de mortalité infantile reste difficile mais pas impossible. Toutefois, conformément à l'article 42 du code de la famille, le spécialiste de néonatalogie a affirmé que tout enfant né vivant doit être immédiatement enregistré par l'état civil à partir de la 22ème semaine. Par ailleurs, le ministre de la Santé, M. Djamel Ould Abbès, a affirmé que des rencontres ont été organisées en ce sens avec des professeurs et spécialistes, notamment dans la wilaya de Blida pour remédier à ce problème qui touche plus particulièrement le continent africain. Abondant en ce sens, il a mis en avant quelques solutions à savoir la régionalisation des soins dans les CHU, autrement dit, mettre en place des centres pour la prise en charge directe des nouveau-nés juste après l'accouchement et promouvoir ainsi l'allaitement maternel, et veiller à la conformité des structures. D'ailleurs, le ministre de la Santé a affirmé que le ministère prévoit la réalisation de 29 hôpitaux avant la fin 2015, qui sont inscrits dans le programme quinquennal 2010-2014. En plus de l'humanisation de l'accueil au niveau des hôpitaux, Ould Abbès a insisté sur l'importance de la collaboration intersectorielle, notamment avec le secteur de l'éducation, quant à la formation de néonatalogie pédiatrie, ajoutant, que chaque service sera doté d'équipements adéquats tels que ceux de cardiologie, d'écographie et pourquoi pas d'un scanner s'il le faut, et ce dans le seul but de pouvoir effectuer des suivis médicaux sur place sans que les médecins soient obligés de se déplacer pour faire leurs diagnostics. Par contre, le responsable d'Etat a précisé un certain nombre de raisons qui freinent la réalisation des objectifs de réduction des taux de mortalité infantile, en l'occurrence la négligence totale des ressources humaines, notamment à la formation du personnel soignant concerné par la prise en charge du nouveau-né depuis la salle de naissance et ce à travers l'ensemble du territoire national. En effet, il a déclaré, en ce sens, que " des insuffisances demeurent en terme de formation du personnel médical".