L'intégration à hauteur de 35% de lait cru de vache dans la production laitière en Algérie permettra l'exportation de beurre si l'Etat subventionne l'achat d'écrémeuses pour le dégraissage du lait de vache et créera ainsi un million d'emplois. Dans un premier temps, l'Algérie réduira sa facture d'importation de beurre d'un montant moyen de plus de 50 millions de dollars par an. L'achat d'écrémeuse ne coûtera pas plus de 10 millions de dollars, a avancé le président de la Fédération nationale de l'agroalimentaire, Mohamed Abdelouaheb Ziani dans une déclaration au Temps d'Algérie. Ainsi, «si la moitié des laiteries algériennes pouvaient produire du beurre après analyse, pasteurisation et dégraissage du lait cru de vache, on (l'Algérie) exporterait du beurre» au lieu d'en importer, selon M. Ziani. Ce dernier a déploré que les éleveurs de lait ont dû jeter 200 000 litres de lait cru de vache faute de preneurs, a-t-il rappelé en indiquant que 20% de la production nationale de lait est du lait cru de vache pour un chiffre d'affaire moyen de 120 milliards de centimes. Ce montant pourra être multiplié par 10 si la production de lait cru de vache connaît un essor, a-t-il prédit. Il a signalé qu'actuellement 60% des producteurs de lait possèdent des écrémeuses, donc il est possible d'atteindre ces objectif dans l'immédiat en subventionnant l'éleveur dans sa production de lait de vache et en créant un centre de collecte de ce lait. Le président de la fédération nationale de l'agroalimentaire affiliée à la Cipa a dénoncé la désorganisation totale de la collecte de lait de vache qui n'est pas du ressort des professionnels. D'où la nécessité de mettre en place ce centre technique où convergerait toute la production nationale de lait cru. D'autant que, selon lui, l'Algérie est à sa cinquième génération de vache laitière grâce à la reproduction locale, soit une vingtaine de têtes. Une seule vache laitière produit 40 litres par jour. Actuellement, le cheptel de vaches laitières compte environ 900 000 têtes, et l'insémination artificielle fournit annuellement 130 000 vaches. Enfin, selon les professionnels et experts, une évolution de 12% du cheptel est réalisable grâce à cette technique. Pour la subvention, M. Ziani a proposé que le gain sur la facture d'importation de la poudre de lait comme pour celle du beurre serait reversé aux éleveurs et producteurs de beurre.