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«Une fausse solution à un vrai problème» Le Cnes au sujet de la mesure prise par le ministère concernant la participation des enseignants-chercheurs aux congrès à l'étranger :
Après une année universitaire marquée notamment par une grève de 15 jours en novembre 2009, le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) tiendra demain et après-demain une session de son conseil national au cours duquel seront abordés tous les dossiers relatifs au secteur qui a enregistré ces derniers jours une évolution qui s'apparente à la limitation des libertés syndicales avec «la mesure restrictive de participation aux congrès à l'étranger, qui ne peut être considérée que pénalisante». Dans une déclaration au Temps d'Algérie, le coordonnateur national du Cnes, Abdelmalek Rahmani, nous dira que le conseil national sera consacré essentiellement aux bilans et à l'évaluation des dossiers soumis à la tutelle. «Le secteur a été paralysé pendant 15 jours en novembre 2009», rappelle notre interlocuteur qui n'omettra pas de souligner l'activité intense du Cnes qui a interpellé le ministère de l'Enseignement supérieur sur plusieurs dossiers dont certains sont toujours en suspens, regrette-t-il. Il citera, à cet effet, le retard dans la promulgation du régime indemnitaire, le blocage du dossier des logements et d'autres problèmes liés au partenariat. Le conseil national sera aussi l'occasion idoine, selon M. Rahmani, de tracer un programme d'action et les perspectives pour la prochaine année universitaire mais aussi de peaufiner les préparatifs du 4e congrès du Cnes dont la date n'a pas encore été fixée. A cet effet, M. Rahmani fera savoir que le bureau national a demandé à toutes les sections d'organiser leur assemblée générale avant le 14 juillet et de faire «des propositions et une fine évaluation de la situation du secteur», une façon, selon lui, d'affiner la stratégie du Cnes qui, regrette-t-il, «n'est plus sollicité par la tutelle avec laquelle un dialogue a pourtant était engagé». «Des chercheurs algériens participent à des congrès à l'étranger sans présenter des travaux» Notre interlocuteur profitera de cette occasion pour revenir sur la dernière mesure prise par le ministère concernant la participation aux congrès à l'étranger qu'il dit être pénalisante. «C'est une marginalisation du partenaire social qui ne dit pas son nom», dénonce-t-il qualifiant la décision du ministère, «prise sans concertation», de «limitation des libertés académiques qui nuit au dialogue engagé». Pourtant, le Cnes qui trouve que le ministère «apporte une fausse solution à un vrai problème» a, selon son coordonnateur, saisi la tutelle à ce sujet. «Nous avons demandé des dispositions pour mettre le holà à la mauvaise utilisation de l'argent de l'Etat», dit-il, reconnaissant qu'il fallait mettre de l'ordre. «Il y a des exemples types à ce sujet», poursuit-il, révélant que certains enseignants partent à l'étranger non pas pour présenter des travaux mais pour étoffer leur CV à raison d'une modique somme de 200 euros. «Je vous citerai l'exemple d'un congrès tenu en Tunisie qui a vu la participation de 400 enseignants algériens et aucun Tunisien, paradoxalement», explique M. Rahmani qui révèle que ceux-là font du tourisme scientifique. «Le comble, dit-il, ils reçoivent des attestations de participation au congrès sans même présenter des travaux», mais il estime que ce n'est pas le cas de tous. «Il serait vraiment malhonnête de qualifier tous les enseignants-chercheurs partant à l'étranger dans ce cadre de faire du tourisme ou autres activités», affirme-t-il dans une déclaration rendue publique récemment pour dénoncer la mesure du ministère qui donne, selon lui, «des pouvoirs exorbitants aux recteurs et laisse la porte ouverte à tous les abus».