Plusieurs élèves n'ayant pas l'âge de 16 ans sont exclus des établissements scolaires sous le motif d'être des «enfants perturbateurs» qui deviennent ainsi un réservoir de la délinquance. Aucun chiffre n'est avancé faute de statistiques, selon le vice-président de l'association des parents d'élèves du lycée Okba et président d'honneur de l'école primaire 1er Novembre et du CEM Massinissa, à Bab El Oued, Mustapha Taliouine, car «la Fédération nationale des parents d'élèves n'a pas les chiffres». Il a déploré que «le ministère n'associe pas les associations locales qui sont les mieux informées sur les problèmes des élèves car elles se trouvent à la base». Pour lui, «les établissements scolaires sont les créateurs de futurs délinquants» et «le bilan des exclus de moins de 16 ans est en progression, notamment dans les quartiers populaires, puisqu'il est passé de 38 exclusions en 2008-2009 à 100 en 2009-2010 pour le lycée Okba», car «on n'associe pas les associations au niveau des établissements». Par ailleurs, aucun programme en coordination avec la formation professionnelle n'existe au niveau des établissements pour orienter les élèves vers d'autres débouchés. Dans le primaire, «l'exclusion des -16 ans est un crime même pour un répétitif» Sur ces exclusions, le ministère de l'Education nationale a adressé dernièrement une circulaire stipulant «l'interdiction d'exclure les élèves de moins de 16 ans quel que soit le motif» aux chefs d'établissements des collèges et des lycées, selon la porte-parole de la direction del'éducation d'Alger, Assia Othmania, qui a déclaré que dans le cas du primaire, cette exclusion est «un crime même pour un répétitif». Elle a affirmé qu'au niveau de la direction de l'éducation d'Alger, qui regroupe quatre daïras (Hussein Dey, Bab El Oued, Bouzaréah et Sidi M'hamed), aucun cas d'exclusion de ce genre n'a été enregistré. Contactées, les associations de parents d'élèves sont divergentes sur la question. Pour l'association des parents d'élèves du lycée Okba à Bab El Oued, son vice-président, Mustapha Taliouine, a indiqué que «le bilan est catastrophique et le nombre d'exclus en progression au fil des années», signalant que «pour l'année scolaire 2009-2010, 100 élèves ayant entre 15 et 16 ans ont été mis à la porte de l'établissement sans prévoir de débouchés pour eux, dont la moitié ont une moyenne générale de 9 et quelques-uns qui peuvent être récupérés par l'établissement». Par contre, dans le collège, le nombre est en réduction, selon lui, passant ainsi d'une vingtaine de cas en 2008-2009 à une quinzaine en 2009-2010. Une procédure disciplinaire même pour les élèves du primaire De son côté, l'Union nationale des parents d'élèves, par la voix de Khaled Ahmed qui a rappelé la loi du 16 avril 1976 interdisant l'exclusion des -16 ans, a soutenu que «ces cas sont rares», sans avancer de chiffres. Il a toutefois expliqué les deux cas où l'exclusion est justifiée : «Les répétitifs trois à quatre fois et l'absentéisme durant toute l'année scolaire». Le troisième cas qui peut, selon lui, justifier l'exclusion est celui des «perturbateurs», après un conseil de discipline même dans les classes primaires, et la décision est prise sous quinzaine par la direction de l'éducation, voire par le ministre lui-même dans certains cas. Les parents ont toujours la possibilité de faire un recours auprès des commissions existant au niveau de la tutelle.