Les procédures pour l'obtention du passeport biométrique sont critiquées à travers les différentes daïras du pays par les citoyens. «Nous ne pouvons rester les bras croisés, après les tonnes de pièces demandées, maintenant c'est au tour de l'administration de nous faire courir dans tous les sens. Vous vous rendez compte, il me faut trois mois pour avoir un passeport ?», s'est exclamé un citoyen à la daïra de Chéraga. Plus explicite, le citoyen fustige les responsables de sa circonscription : «J'ai récupéré les documents nécessaires pour le passeport il y a deux jours, ce matin j'arrive pour déposer, le guichetier refuse en disant : ‘Il faut prendre rendez-vous par téléphone pour qu'on vous donne une date pour le dépôt.' Je suis ressorti, j'ai appelé et ils m'ont donné la date du 19 septembre, cela sans compter le mois de l'enquête habituelle, tout cela pour me faire délivrer un passeport !» Une cinquantaine de personnes s'est rassemblée à l'entrée du siège de la daïra dans l'attente d'une bonne volonté d'un fonctionnaire. Aucune procédure pour les urgences médicales Le chef de service refuse toute réception de citoyen, il en est de même pour le chef de cabinet qui est décrit par les citoyens comme «un pacha chez lui». Mouloud est hors de lui, sa fille est malade et nécessite un transfert urgent à l'étranger, il déclare : «J'ai réussi à avoir la prise en charge sanitaire qui est la plus difficile en peu de temps, vu l'état de ma fille, et là, comme vous le voyez, c'est encore plus difficile, j'ai demandé une rencontre avec le chef de service ou le chef de cabinet du wali délégué, en vain. Le chef de cabinet est connu, Sid Ali Mahdid est un pacha à Chéraga. Aucun d'eux ne veut recevoir, nous sommes livrés à nous-mêmes.» Pourtant, la journée du mercredi est dédiée aux citoyens, le chef de service et le chef de cabinet sont, juridiquement parlant, obligés de recevoir les citoyens pour noter leurs doléances. Le ministre de l'Intérieur a pourtant été clair lors de l'une de ses récentes déclarations concernant les cas de force majeure où l'administration est tenue de délivrer ce document aux citoyens. «Les citoyens dont le voyage à l'étranger relève d'urgence médicale ou professionnelle recevront le passeport d'une validité d'une année toujours dans son ancienne forme», a déclaré le ministre. Mustapha est dans le même cas, sa demande de dépôt est refusée pour le même motif, (prendre rendez-vous par téléphone) ce jeune homme ayant vécu en Tunisie pendant des années ne trouve aucune explication à de telles procédures : «Je suis sidéré, de ma vie je n'ai vu pareilles formalités, trois à quatre mois pour avoir un passeport, cela n'existe qu'à Chéraga», dit-il. Nous avons sollicité une entrevue avec le chef de service et avec le chef de cabinet, mais c'était peine perdue. Entre-temps, le citoyen se retrouve dans une situation critique, d'autant plus que la période des vacances est déjà là. Ceux qui veulent se rendre dans d'autres pays et ceux qui ont besoin d'un passeport et habitant la circonscription de Chéraga peuvent attendre !