Dix-huit ans après son assassinat, ses amis et compagnons d'armes sont toujours là pour lui, afin que nul n'oublie. Mohamed Boudiaf ou Si Tayeb el Watani pour les plus âgés, est et reste un symbole de l'Algérie qui résiste, l'exemple d'une génération qui a tout donné pour que vive ce pays. «Mohamed est un frère de guerre et un homme d'Etat hors pair. Notre présence est une reconnaissance pour le grand homme qu'il a été», a déclaré Ali Haroun, ex-membre du Haut comité d'Etat (HCE) présidé par Mohamed Boudiaf. Des figures historiques, politiques et médiatiques, mais aussi des inconnus étaient présents à la cérémonie de recueillement sur la tombe du président défunt au carré des martyrs à El Alia. Son fils aîné, Nacer, était présent, recevant les messages de sympathie de la part de Ali Haroun, Réda Malek, Abdelaziz Rahabi et autres figures de la révolution. Aucun officiel n'a fait le déplacement en cette mémorable journée. «Nous aurions voulu que le ministre des Moudjahidine ou un autre membre du gouvernement fasse le déplacement pour rendre hommage à ce grand homme venu dire aux Algériens : «l'Algérie avant tout», a souligné Abdelaziz Rahabi. Après le dépôt de la gerbe de fleurs, un petit rappel du riche parcours de Si Tayeb et la lecture de la Fatiha, les présents ont tenu à occuper les lieux afin d'échanger quelques faits historiques du vécu de Boudiaf et de répondre aux questions de la jeune génération fortement présente. Nacer Boudiaf avouera fièrement : «C'est la première fois depuis la mort de mon père que je vois autant de monde se recueillir sur sa tombe. Acte que je considère positif, puisqu'il montre une fois de plus que notre peuple n'oublie pas les sacrifices de cet homme et de tous les autres». Nacer Boudiaf a appelé une fois de plus à faire toute la lumière sur l'assassinat de son père. «Je suis toujours à la recherche de la vérité et je me battrai encore pour ça. Pour que le peuple algérien sache toute la vérité sur l'assassinat de l'homme qui a redonné l'espoir au peuple et à tout un pays», a-t-il conclu.