La loi sur l'indemnisation des victimes des 210 essais nucléaires français, dans le Sud algérien, qui a été votée et promulguée le 5 janvier 2010, soit cinquante ans après les faits, continue d'être décriée. Comment en effet accepter des indemnisations en deçà de celles accordées aux vétérans français et à la population de Polynésie, alors que la population algérienne qui a servi de cobaye dans ces essais nucléaires est celle qui a le plus souffert de ces atrocités. Ainsi, après les associations des victimes algériennes, c'est au tour d'avocats, de journalistes et de chercheurs de lancer, depuis samedi, une pétition demandant à la France de réparer les conséquences de ses essais nucléaires dans le Sahara algérien. Dans leur pétition, les signataires appellent la France à reconnaître cette situation et à prendre ses responsabilités en mettant en œuvre les revendications légitimes des victimes algériennes des essais nucléaires français au Sahara algérien. Espérant atteindre le million et demi de signatures, ils demandent à l'Etat français d'indemniser les victimes algériennes des essais nucléaires et d'assurer leur suivi médical. Ils réclament par ailleurs la réhabilitation et la sécurisation des trois sites d'essais au Sahara. Nul ne peut oublier qu'entre 1960 et 1967, dans le cadre de son opération «Gerboise bleue», la première bombe atomique française explosait près de Reggane, dans le Grand Sud algérien, à 1700 kilomètres d'Alger. La France avait alors procédé à 17 essais nucléaires, dont quatre atmosphériques, devenant par la même la quatrième puissance nucléaire après les Etats-Unis, l'URSS et le Royaume-Uni. En usant de discrimination dans le règlement de ce litige et en refusant de reconnaître que cet acte est un crime commis contre des populations innocentes, la France ne fait que compliquer la relation déjà tendue entre nos deux pays dont l'histoire reste intimement liée et multiplie les raisons d'une discorde qui ne fait qu'exacerber la haine entre les deux peuples.