Le parquet a requis dimanche au tribunal de Sidi M'hamed à Alger des peines entre 1 et 8 ans de prison ferme pour les inculpés dans l'affaire des négligences ayant entraîné une dilapidation de deniers publics à la Badr. Les 10 inculpés, 7 détenus et 3 en liberté, étaient présents à l'audience. L. A. K., directeur de l'agence Badr de Chéraga, Ch. L., sous- directeur du service des relations extérieures à la direction de la Badr, G. M., chef de service du rapatriement, G. B., cadre à la banque, risquent une peine de 5 ans de prison ferme. Le procureur a requis 2 ans de prison ferme contre S. H., chargé d'étude du rapatriement, T. K., chargé de l'enregistrement et B. Y., employé à la banque alors que B. F., chef de service des relations avec la douane risque 3 ans de prison. Le parquet a requis 1 an de prison à l'encontre de H. A., employé à l'agence de Béjaïa. 8 ans de prison ferme ont été requis contre M. A., chargé d'études au service des remboursements des crédits. Celui-ci a été jugé par défaut car il s'est présenté directement à l'audience alors qu'il était sous le coup d'un mandat d'arrêt. La même peine a été requise contre B. M., ancien cadre de la banque retraité, accusé également de blanchiment d'argent. Ces cadres de la banque de l'agriculture et du développement rural (Badr) sont accusés de dilapidation de deniers publics, participation et complicité directe à l'infraction et faux et usage de faux en écritures publiques en dénaturant frauduleusement la substance de documents, et blanchiment d'argent. Usage d'un faux cachet de la Banque d'Algérie La somme de 780 210,72 euros a été détournée de la Banque d'Algérie entre fin 2005 et début 2007, au profit de 5 personnes dont une est décédée, 2 inconnues et 2 autres détenues. La banque d'Algérie s'est constituée partie civile dans l'affaire et a demandé une indemnité d'un million DA pour chacun. La banque d'Algérie s'est basée sur l'ordre de paiement faxé de Turquie et des avis de crédits en devises de la banque qui s'effectuaient au service de rapatriement de la Badr. Ils recevaient des avis de crédits dans des enveloppes sans bordereau et aucun accusé de réception n'était réceptionné pour ces enveloppes qui représentaient des sommes colossales. La police judiciaire de la wilaya d'Alger a confirmé, selon des informations parvenues à la banque d'Algérie, que près de 26 avis de crédits en devises portant le cachet et la signature de la Banque d'Algérie ont été falsifiés par le biais d'un scanner. Le sigle et le cachet de la Banque d'Algérie ont été utilisés pour confectionner de faux comptes ouverts à 5 personnes. Les avocats des inculpés ont essayé par tous les moyens de prouver qu'il y a une erreur dans cette affaire et chacun d'eux a essayé de prouver l'innocence de son client. Le parquet a requis des peines entre 1 et 8 ans de prison ferme contre les inculpés. Le verdict sera prononcé la semaine prochaine.