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Grève générale d'une heure et rassemblement devant le siège de l'APC La population de Fréha maintient la mobilisation pour obtenir la libération de l'otage
Quarante-huit heures après l'enlèvement de Lounès I., âgé de 33 ans, propriétaire d'une station de concassage près du village Tala Tgana, à quelque 5 km au nord de la ville de Fréha, à l'est de Tizi Ouzou, par un groupe armé dont le nombre reste indéterminé, la population des Ath Djennad reste mobilisée pour obtenir la libération sans conditions de l'otage qui n'a pas donné de nouvelles depuis son kidnapping. L'élan de mobilisation enclenché au lendemain de cet énième enlèvement, le 52e au niveau de cette wilaya depuis l'apparition du phénomène, se maintient avec l'organisation, hier, de deux actions au niveau de la ville de Fréha à l'appel de la cellule de crise mise en place au niveau du village de l'otage et qui a pour objectif d'obtenir sa libération sans conditions. Ainsi donc une grève générale d'une heure a été observée de 11h à 12h. Le suivi était total et toute la ville de Fréha a baissé rideau en guise de soutien. Cette première action a été suivie par un important rassemblement auquel ont pris part des milliers de personnes devant le siège de l'APC dont l'entrée principale s'est transformée en tribune à partir de laquelle les membres de la cellule de crise, dont l'imam du village qui a fait part de son entière disposition à dialoguer avec les ravisseurs, ont, tour à tour, pris la parole. Comme un seul homme, ils ont insisté et appelé la population locale et celle de toute la région des Ath Djenad à maintenir la mobilisation d'une manière pacifique jusqu'à la libération du jeune entrepreneur kidnappé, d'autant qu'il souffre de diabète. Dans leur prise de parole, les intervenants ont également appelé la population à soutenir la famille de la victime durant cette épreuve. Hormis l'appel au maintien de la mobilisation en attendant de réagir en fonction de l'évolution de la situation, les membres de la cellule de crise n'ont pas annoncé d'actions dans l'immédiat. «Il est hors de question de reculer et la mobilisation doit être maintenue. Tout recul serait synonyme d'abdication et seule la mobilisation paie. Les ravisseurs doivent savoir que nous n'avons pas peur d'eux et qu'ils ne pourront pas imposer leur diktat juste comme ça», nous dira un habitant du village Tala Tgana. C'est dire que c'est un véritable acte de résistance dont la population de cette région vient de faire preuve. Il faut rappeler que des opérations de recherche ont été menées par plusieurs citoyens munis de mégaphones et qu'elles étaient dirigées par l'imam du village. Tous les maquis de la région d'Ath Djennad ont été sillonnés durant la journée d'avant-hier. Des appels ont été lancés aux ravisseurs pour qu'ils libèrent l'otage, mais toutes ces opérations de recherche sont restées vaines. Aussi, faut-il signaler que, selon des proches de la victime, l'information faisant état de l'exigence d'une rançon de trois milliards de centimes par les ravisseurs est sans fondement. Ils ont aussi confirmé que jusqu'à hier, aucun contact n'a été établi avec les ravisseurs. Ce n'est pas la première fois que de telles actions sont menées par les citoyens. On se rappelle qu'au mois de novembre dernier, la population d'Iflissen s'est mobilisée suite à l'enlèvement du patron d'un hôtel du village Issenadjen qui a été libéré. Une action similaire a été enregistrée, il y a quelques semaines à Boghni, et le vieux kidnappé a été également libéré sans avoir payé aucune rançon. Face à ce phénomène, les citoyens ont ainsi décidé de se prendre en charge eux-mêmes.