Les supporters néerlandais sont restés dans la tribune bien après le coup de sifflet final. Pendant de longues minutes, ils ont laissé éclater leur joie, tout au bonheur d'avoir vu leurs favoris s'imposer (3-2) face à l'Uruguay, en demi-finale de la Coupe du monde de la Fifa, Afrique du Sud 2010. Les Oranje se préparent donc à disputer la troisième finale mondiale de leur histoire. Mieux encore, les joueurs de Bert van Marwijk peuvent désormais sérieusement envisager d'écrire la plus belle page de l'histoire du football néerlandais, vingt-deux ans après le titre de champion d'Europe 1988 en Allemagne. «C'est extraordinaire, exceptionnel», confiait un Arjen Robben visiblement très ému. Une heure après avoir quitté la pelouse du stade Green Point du Cap, l'attaquant du Bayern Munich avait encore du mal à trouver ses mots. «C'est facile à dire maintenant mais notre objectif a toujours été de retrouver la finale de la Coupe du monde, 32 ans après notre dernière qualification. Nous sommes très fiers de ce que nous avons accompli.» La fierté pouvait également se lire sur les visages du prince néerlandais Willem-Alexander et de son épouse Maxima, qui se sont précipités dès la fin du match dans les vestiaires pour féliciter les joueurs. Un peu plus tard, Wesley Sneijder et tous ses coéquipiers sont ressortis sur le terrain pour fêter avec leurs supporters ce 25e match consécutif sans défaite. But splendide et but symbolique Un peu plus tôt dans la soirée, Giovanni van Bronckhorst avait régalé les 62 479 spectateurs en ouvrant le score à la 18e minute sur une frappe de 35 m. «J'ai déjà marqué plusieurs buts dans ce genre mais en demi-finale de la Coupe du monde, ce n'est pas la même chose», avouait le vétéran néerlandais à FIFA.com. Effectivement, l'ancien Barcelonais avait inscrit un but pratiquement identique pour le compte du Feyenoord Rotterdam au mois de janvier dernier, en quart de finale de la coupe des Pays-Bas. Au fil du temps, l'Uruguay a retrouvé son football, ce qui lui a permis d'égaliser à quatre minutes de la pause par l'intermédiaire de Diego Forlán. «On a vu en première mi-temps ce qui pouvait se passer, lorsque nous sommes moins concentrés», souligne Mark van Bommel, qui estime néanmoins que son équipe s'est montrée «bien meilleure» après le repos. «Nous avons prouvé que nous étions capables de produire du jeu et de prendre le match à notre compte», confirme Bert van Marwijk. En choisissant de faire entrer Rafael van der Vaart à la place de Demy de Zeeuw, le sélectionneur néerlandais a pris un risque offensif qui n'a pas tardé à se révéler payant. En trois minutes, Wesley Sneijder (70'), avec son cinquième but personnel, et Arjen Robben (73'), auteur du 2200e but de l'histoire du tournoi, ont définitivement fait pencher la balance du côté des Pays-Bas. «C'est agréable de marquer ce but symbolique mais l'essentiel, c'est qu'il ait permis à l'équipe de se qualifier», note Robben au micro de FIFA.com. La réduction du score de Maximiliano Pereira (90'+ 2) ne changera rien. Les Uruguayens ont réussi un parcours exceptionnel en Afrique du Sud mais ils devront se contenter du match pour la troisième place. «Nous avons tout tenté mais ça n'a pas suffi. En ce qui me concerne, je n'ai rien à reprocher à mon équipe», constatait le sélectionneur Óscar Tabárez au coup de sifflet final. «Nous sommes tristes mais nous avons prouvé à tous ceux qui doutaient de nous que nous ne sommes pas si éloignés du très haut niveau.»