Les responsables israéliens ont montré hier leur détermination à empêcher un cargo parti de Grèce et affrété par la Libye d'arriver à Ghaza et de briser ainsi le blocus toujours imposé à l'enclave palestinienne. «Israël ne permettra pas au bateau de décharger sa cargaison directement au port de Ghaza», a mis en garde à la radio publique israélienne le ministre sans portefeuille Yossi Peled du parti Likoud, du chef du gouvernement Benjamin Netanyahu. Il a estimé qu'un tel précédent «aurait des conséquences très graves d'un point de vue sécuritaire» pour Israël, l'ouverture du port de Ghaza pouvant permettre, selon lui, d'introduire massivement des armes dans la bande de Ghaza, sous contrôle du mouvement islamiste palestinien Hamas, en lutte contre Israël. De son côté, le ministre de la Défense Ehud Barak a qualifié la nouvelle tentative de briser le blocus de «provocation superflue». «Nous conseillons aux organisateurs de cet envoi de se laisser escorter par les bateaux de la marine de guerre au port (israélien) d'Ashdod ou de se rendre directement au port (égyptien) d'Al Arich», a-t-il ajouté. «Il est possible de transférer la cargaison, une fois inspectée, après son déchargement à Ashdod, mais nous ne permettrons pas de faire entrer à Ghaza des armes ou des matériaux pouvant servir à des fins militaires», a-t-il averti. La confusion régnait ce dimanche sur la destination du navire après qu'Israël eut affirmé être parvenu par la voie diplomatique à l'empêcher de parvenir à Ghaza. Athènes a en effet dit avoir reçu des assurances de la Libye que le cargo se rendrait finalement en Egypte mais un responsable de l'association libyenne à l'initiative du projet a indiqué que le navire qui bat pavillon moldave maintenait le cap sur Ghaza.