Le Fonds de garantie des crédits aux PME (FGAR) n'a accordé que 480 garanties depuis sa création il y a cinq ans. «Les résultats sont modestes comparativement à la taille des PME algérienne», a reconnu hier Youcef Heumissi, directeur général du fonds. L'invité du forum d'El Moudjahid a expliqué ces faibles résultats par la méconnaissance de ce produit par les opérateurs économiques qui présentent parfois des études économiques incomplètes. Ce timide bilan est justifié aussi par l'appréhension des banques qui refusent d'accorder des crédits à des postulants qui ont pourtant obtenu la garantie du FGAR. Même si les opérateurs ont bénéficié d'une garantie du FGAR, «les banques exigent d'eux des garanties matérielles», a-t-il remarqué, justifiant ce comportement des banquiers par le risque encouru suite à l'absence de garantie matérielle. «La loi sur la monnaie et le crédit doit être modifiée pour intégrer la garantie afin de dépénaliser l'acte de gestion et laisser au banquier plus de liberté dans sa relation avec l'investisseur», a proposé Youcef Heumissi. Malgré la signature des conventions avec 15 banques, l'adhésion de ces dernières n'a pas atteint le niveau souhaité par le fonds. Pourtant, le rôle du FGAR est de réduire le risque d'exigence en sûreté réelles. Les atouts de la garantie visent aussi «le partage du risque avec une proportion importante prise par le FGAR». Selon lui, «nous arriverons à une époque où l'hypothèque ne sera pas exigée pour certains projets. Mais cela dépendra aussi de l'appréciation des risques». Le fonds prépare, par ailleurs, le lancement d'un nouveau produit relatif à la garantie des crédits d'exploitation. Ce crédit sera destiné aux entreprises qui ont démarré des projets d'investissement mais qui ne disposent pas d'un fonds de roulement. Elle accompagnera aussi les PME qui ont bénéficié d'actions de mise à niveau auprès de l'Agence nationale de développement des PME (ANDPME) à travers la garantie des projets des PME qui projettent d'acquérir de nouveaux équipements. Revenant sur les résultats du fonds, M. Heumissi a indiqué que sur les 420 projets ayant bénéficié de garanties, 161 sont déjà lancés. Pour un coût total des projets, qui a atteint au 30 juin dernier, plus de 47,46 milliards DA, le FGAR a accordé un montant total de 10,40 milliards DA, soit un taux moyen de garantie de 39%. Les projets garantis permettront la création de plus de 23 000 emplois. Le remboursement des crédits accordés par les banques a débuté depuis 2007. Seuls une vingtaines d'investisseurs ont eu des difficultés à rembourser et ont été assistés par le FGAR pour bénéficier d'un rééchelonnement de leurs dettes. Trois autres opérateurs, par contre, n'ont pas pu rembourser leurs crédits. Depuis 2007, le FGAR a ainsi indemnisé l'une des banques concernées par ces trois crédits impayés alors que la demande des deux autres a été refusée en raison du non-respect par ces deux banques des clauses des contrats. La difficulté de remboursement des crédits a pour principale origine les retards enregistrés pour le lancement des projets.