Les autorités vénézuéliennes ont exhumé vendredi les restes de Simon Bolivar, héros de l'indépendance décédé en 1830, afin de vérifier une thèse selon laquelle il aurait été empoisonné par des ennemis en Colombie. Le président vénézuélien Hugo Chavez rejette la thèse traditionnelle selon laquelle Bolivar, qui a libéré une grande partie de l'Amérique du Sud du joug espagnol, est mort de tuberculose. «Quels moments extraordinaires avons-nous vécus ce soir ! Nous avons vu les restes du grand Bolivar. Mon Dieu, mon Dieu. (...) J'avoue que j'ai pleuré. (...) Je leur ai dit : Ce glorieux squelette doit être celui de Bolivar parce que vous pouvez sentir sa présence», écrit Chavez sur son compte Twitter @chavezcandanga. Dans son combat contre «l'impérialisme yankee» des États-Unis, Chavez invoque régulièrement Bolivar. En avril, un scientifique américain, Paul Auwaerter, de la Johns Hopkins University, a dit adhérer à la théorie selon laquelle Bolivar aurait très probablement succombé à un empoisonnement à l'arsenic. Mais il a ajouté que cet empoisonnement avait probablement été causé par de l'eau contaminée ou par l'utilisation d'arsenic comme médicament pour soigner des maux de tête ou des hémorroïdes, et il a dit craindre que le gouvernement vénézuélien interprète mal ses travaux. Chavez affirme que Bolivar a été assassiné par le général colombien Francisco de Santander et certains observateurs redoutent que ces allégations enveniment encore les relations déjà tendues entre les deux voisins.